jeudi 17 octobre 2013

Et l'école dans tout ça ?




Lorsque j'annonce que je vais partir en voilier pendant quatre mois dans le Pacifique, les réactions sont toujours un peu les mêmes.
Premièrement, l'incrédulité : « Wow ! Sérieusement ? Mais t'es sûre ? »
Et puis, tout le monde me parle de l'école. Il y a d'abord ceux qui pensent que je ne devrais pas mettre en danger mes études pour un projet aussi fou et peu conventionnel. Et puis, il y a ceux qui soutiennent que le projet est fabuleux et que, après tout, le rêve vient avant l'école.

Il est clair que je préfère les secondes réactions. Moi aussi je pense que la vie est plus importante que le travail et qu'accomplir ses rêves fait partie intégrante de la vie. Cependant, comme j'ai plutôt tendance à vouloir le beurre et l'argent du beurre, j'aimerais continuer mes études tout en vivant mon rêve.

Il a donc fallu faire une demande à mon collège (André-Chavanne). J'ai écrit un dossier et Joya (oui, oui, j'appelle ma mère par son prénom) a formulé la demande officielle de congé. Ensuite, on a croisé les doigts et attendu. Ils pouvaient répondre de deux façons : soit ils estimaient que mon projet était idiot et que les études étaient plus importantes que tout le reste soit ils m'accordaient le congé. S'ils me le refusaient, j'aurais été obligée de doubler, puisqu'après en avoir longuement discuté, j'ai décidé de faire ce voyage quoi qu'il arrive.



J'en ai parlé avec ma prof de classe qui m'a tout de suite soutenue très fortement. Même si elle n'avait pas de poids dans la décision finale, c'était déjà un bon point. Et puis, j'ai rencontré mon doyen responsable. Quel stress ! Vous n'imaginez même pas. Je tremblais et je claquais des dents en attendant que ce soit l'heure du rendez-vous (il faisait aussi un peu froid, et le froid et le stress, ça ne fait pas un bon cocktail). Mais il a été très gentil et il m'a expliqué que la décision n'était pas entre les mains du directeur mais dans celles du directeur des établissements du post-obligatoire (le big chef, en gros), parce que le congé était trop « exceptionnel ». Mais au moins, le conseil d'établissement me soutenait et le directeur avait envoyé un préavis favorable à la direction générale. Donc, j'étais toujours dans le flou, mais j'étais déjà un peu rassurée. Nous avons donc encore attendu. Une semaine... deux semaines... trois semaines...

J'ai finalement croisé le doyen dans les couloirs et il m'a dit d'aller parler au directeur. J'ai pris rendez-vous et je lui ai demandé des nouvelles. Lui aussi a été super gentil et il m'a dit qu'il n'avait aucune réponse officielle et écrite mais qu'il avait la confirmation orale que tout était bon.
« Je n'ai pas besoin de doubler ! », je me suis dit. Ensuite j'ai sauté un peu partout dans les couloirs et j'ai eu du mal à décrisper ma mâchoire, tant je souriais.

Vendredi dernier, j'ai reçu la confirmation écrite que mon congé est accordé. Pour être clair, cela veut dire que je vais faire toutes les épreuves du premier semestre et celles que je peux faire dès que je reviens. J'aurai donc beaucoup moins de notes pour le deuxième semestre. J'aurai, comme tout le monde, une moyenne du premier et deuxième semestre et, si elle est plus grande que 4 (sur 6), je passe l'année.
Évidemment, je vais travailler sur le bateau, je vais faire tout le programme de mon côté et, même si je vais probablement avoir quelques mauvaises notes, il ne devrait pas y avoir de problème.
Et puis, bosser un peu plus en échange d'un voyage comme ça, ça vaut le coup, non ?

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