lundi 20 avril 2015

18 ème jour de traversée

Il fait beau, soleil voilé et ciel laiteux. J'ai enfin assisté à mon premier vrai lever de soleil depuis le départ, avec boule rouge et flamboiement magnifique. La température s'est considérablement réchauffée: 26 degrés dans le bateau: j'ai sorti le short.

Après deux semaines de route, j'ai mangé tous les avocats, carottes, poires, yoghourts et ma dernière tomate hier à midi. J'ai encore des pommes, des citrons, des patates, des oignons et... une courge. Et les conserves, bien sûr. Côté gâteries je gère impitoyablement ma consommation de chips - une poignée par jour - je vous jure que c'est dur !

La particularité de ce genre de vie, c'est que les journées s'enchaînent et qu'il n'y a pas vraiment de différence entre le jour et la nuit. Par exemple, je n'ai pas dormi plus de deux heures d'affilée depuis le départ. Souvent, je me lève plutôt après une heure, parce que les mouvements du bateau ou un bruit me paraissent suspects.
Un coup d'oeil aux instruments, un coup d'oeil dehors, et le plus souvent je vais me recoucher. Mais j'ai aussi dû réparer dans la nuit noire et à la frontale un problème de casse sur Roméo. Moins drôle.

La nuit: parlons-en, justement. Depuis notre départ, la mer et le ciel sont uniformément gris. Résultat, les nuits sont totalement obscures. Pas d'étoiles, pas de lune, rien qu'un noir insondable où mer et ciel se confondent. Il y a juste nous, là au-milieu de nulle part, qui brinquebalons vaille que vaille en direction du nord. Avec la petite lumière rouge réconfortante des instruments et du compas.

Les nuits sont donc bien remplies, et les journées se passent de même. A lire, écouter des podcast, surveiller, régler,  bricoler, contempler, réparer - parfois.

Côté paysage, l'océan n'a ici rien à voir avec l'Atlantique. Pas de ciels magnifiques, pas de levers ou couchers de soleil à couper le souffle. Peu d'animaux: quelques pétrels tempête qui jouent avec les vagues; une frégate que j'ai observée un long moment, magnifique d'aisance et d'agilité en vol; mon ami le fou brun est parti, je ne l'ai plus vu depuis trois jours.

La remontée de la côte sud-américaine se poursuit, mille après mille, jour après jour. La bonne nouvelle c'est que par ici il y a du vent. Ne boudons pas notre plaisir.

Cravachons, cravachons, larguons de la toile et en avant !
Joya

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