Isabela est une île volcanique, avec quatre
volcans endormis d’un peit oeil, puisque la dernière éruption date de 2005.
Nous voulions évidemment monter au cratère et c’est un matin tôt que nous
grimpons dans un bus ouvert —un chivas
, sorte de camion reconverti.
Le véhicule commence par faire le tour du
village, style ramassage scolaire mais d’hôtel en hôtel, puis il prend la route
de la montagne, la seule route principale de l’île. On passe les faubourgs de
Puerto Villamil, avec des maisons de brique nue toutes neuves, à moitié
construites, puis on passe devant la station service, et plus loin encore la
centrale électrique — qui fonctionne au diesel, ouverte de tous les côtés pour
évacuer la chaleur.
Il n’y a pas de panneaux solaires sur ces
îles écrasées de chaleur et de soleil, quasi pas d’éoliennes (sauf à San
Cristòbal) et pas non plus d’exploitation de la chaleur géothermique dont le
sous-sol regorge...
Nous avons donc fait une jolie balade
autour du cratère du volcan Sierra Negra, suivie d’une descente vers le volcan
Chico, dont la dernière éruption date de 1998. C’est beau, c’est lunaire, c’est
long. On nous a dit:
"C’est rien, la balade fait 8 kilomètres."
Easy.... Sauf que c’est 8 kilomètres aller et 8 kilomètres retour. Par
le même chemin. Arrivés au volcan Chico le guide nous dit:
— Le chemin s’arrête ici. Maintenant on
fait demi-tour.
— Comment ça demi-tour ? On va refaire le
même chemin en sens inverse ?
— Exactement. On reprend le même sentier.
Bon eh bien, nous n’avons pas le choix. En route !
Bon eh bien, nous n’avons pas le choix. En route !
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Le volcan fait 10 km de diamètre |
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En route vers le volcan Chico, en suivant les potelets noirs et blancs |
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On marche on marche |
Un autre jour, nous sommes partis avec
d’autres touristes et un autre guide sur un bateau à moteur pour visiter Las Tunneles. Un des spots de snorkeling
d’Isabela. La vedette fonce, fonce à plus de vingt noeuds sur la houle du
Pacifique. Je n’ai pas l’habitude d’aller si vite en bateau, au secours !
Puis le capitaine oblique vers la côte,
droit sur les récifs. C’est là que cela devient tout à fait
impressionnant. Je vois bien qu’il a des
alignements à la côte, qu’il suivra très précisément pour ressortir, barrant en
regardant derrière lui. A gauche et à droite du bateau cela bouillonne, cela
déferle, il y a des têtes de roches noires, et une fois passés, nous sommes dans un labyrinthe.
La lave qui s’est écoulée dans la mer, en
s’érodant, a formé un espace de petits îlots, de rochers, de ponts naturels.
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Fou à pattes bleues |
L’eau est cristalline, nous apercevons un requin qui se balade, une tortue, une
raie. Avec masque et tuba, le monde sous-marin est encore plus beau. Des
tortues immenses et absolument pas farouches,
des poissons multicolores qui
vaquent à leurs occupations sans avoir l’air de remarquer notre présence. Et
pourtant, nous sommes nombreux, trop nombreux !
Un
autre jour encore, nous avons loué un kayak — avec toujours l’inévitable guide,
pour faire le tour de Las Tintoretas, l’espace d’îlots qui ceint notre lagon.
C’est une réserve, il est interdit d’y aller seul. En kayak, c’est magique.
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Pingouins des Galapagos |
D’abord, il n’y a que nos deux embarcations silencieuses, pas le troupeau de
touristes habituel. Et nous nous faufilons à ras la côte, tout près des pingouins
qui vont et viennent autour de nous, au milieu des fous à pattes bleues qui
plongent de part et d’autre du kayak. Il paraît que ces oiseaux souffrent de
cataracte et qu’ils ne voient pas très bien, finissant souvent par s’écraser
sur les récifs ... alors hum... pas sur nous, s’il vous plaît !
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Colonie de fous à pattes bleues |
Deux heures magiques, avec la compagnie des
otaries qui virevoltent autour de nous, des tortues qui sortent la tête de
l’eau pour nous regarder avec curiosité. L’eau est de tous les tons de
turquoise, la luminosité est belle. Magnifique !
Le seul bémol, ici à Isabela, c’est qu’il y
a trop de monde. C’est l’île où il y a le moins d’infrastructure et c’est
l’endroit le plus touristique. Probablement 5 touristes pour chaque habitant.
Il y a eu jusqu’à 5 cruise ship au
mouillage en même temps, avec leurs génératrices qui fonctionnent 24 heures sur
24, leurs annexes qui sillonnent le lagon à fond la caisse. C’est vrai, il faut
que les gens d’ici vivent et le tourisme est une manne bienvenue. Mais à ce
point là ? Peut-être est-ce un peu trop. Il m’a semblé que les contacts sont
moins sympas avec les habitants d'Isabela qu’à San Cristòbal et Santa Cruz, j’ai senti
les gens à qui nous avons eu affaire un peu plus calculateurs.
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