mercredi 8 janvier 2014

La traversée

Comme je l’ai dit précédemment, la traversée jusqu’à Panama n’était franchement pas facile. Nous sommes partis le vendredi 27 décembre tôt le matin et nous sommes arrivés dimanche 5 janvier.

Nous n’avons jamais vraiment le temps de nous ennuyer en traversée. Je vais vous raconter ma journée type. Joya venait me réveiller à quatre heures du matin pour faire mon quart qui durait jusqu’à peu près sept heures et quart du matin. Pendant la première heure de mon quart, j’écoutais toujours de la musique, tout simplement parce que je ne pouvais pas faire grand-chose tant que je n’étais pas complètement réveillée. Ensuite, quand je commençais à m’ennuyer, j’écoutais un podcast. Ou plutôt deux, un par heure. Soit j’écoutais des podcasts comme histoire vivante de RTS, soit des podcasts sur la culture pop ou sur les jeux vidéos venant de l’Ipod de mon frère. En plus d’être intéressants, ils “tiennent compagnie”. Etre tout seul dans le noir pendant trois heures d’affilée peut être un petit peu oppressant, alors entendre des voix qui rient ou discutent fait vraiment du bien. En plus, contrairement à lire un livre, nous pouvons barrer lorsque le régulateur d’allure (le barreur automatique à la voile) n’arrive plus à tenir le cap tout en continuant à profiter de l’émission.
Vers six heures et demie, la nuit s’éclaircissait et à sept heures, le jour était complètement levé. Ensuite, Joya se relevait, venait me remplacer et je retournais me coucher pour quelques heures. Pendant ce temps-là Thibault et Solenn se levaient à leur tour et prenaient leurs petits déjeuners. J’avais souvent du mal à me lever dans la matinée parce que je ressentais toujours un petit peu de mal de mer qui donne énormément envie de dormir.
Vers midi, une heure, nous mangions tous ensemble des choses simples comme de la salade mixte (maïs, tomate, salade, pamplemousse, etc.) Ou des sandwichs avec un pain que Joya avait fait. Ensuite, les adultes allaient à tour de rôle faire une sieste et pendant ce temps, je m’occupais en lisant (j’ai fini Bel-Ami de Maupassant pour le cours français, Le cercle littéraire des amateur d’épluchures de patates de M.-A. Shaffer et A. Barrows et War Horse de M. Morpugo pour le cours d’anglais), en regardant la mer ou en jouant à la 2DS. Le problème avec les appareils électroniques, c’est qu’ils ont souvent besoin de se recharger. Lorsqu’il fait beau, nous utilisons l’énergie des panneaux solaires mais il faut être parcimonieux et, mine de rien, il y a beaucoup d’appareils.



Le moment le plus agréable de la journée était (comme toujours) l’apéro. Comme le soleil se couche très tôt, nous nous sortions les chips, les cacahouètes, les bière et les coca vers cinq heures. J’adore prendre l’apéro sur le bateau parce que nous sommes tous réunis et c’est le principale moment où nous discutons. Solenn et moi nous partagions un coca et Joya et Thibault une bière, la plupart du temps.
Ensuite, vers six heures, Joya préparait à manger et nous mangions à la tombée de la nuit. Les repas ont été du riz au chorizo, une pizza maison, un barracuda que nous avons pêché le 31 décembre, des crêpes, des pâtes aux petits pois et aux carottes, etc. Après manger, Solenn prenait son quart jusqu’à dix heures, puis Thibault jusqu’à une heure du matin et Joya jusqu’à quatre heures où elle venait me réveiller.

Les premiers jours ont été assez éprouvants. Nous avons dû passer à travers de nombreux grains. A la fin de mon quart, le premier jour, j’ai été complètement trempée par une averse traître. On aurait dit une vraie douche. Heureusement, lorsque le soleil brillait, il faisait suffisamment chaud pour que toutes nos affaires sèchent rapidement. Nous n’étions pas encore amarinés alors nous avons tous pris plusieurs gouttes de Stugeron (un médicament très efficace pour contrer le mal de mer). J’ai été très assommée et j’ai beaucoup dormi.
Toutes les traversées sont toujours très différentes et pourtant elles se ressemblent toutes un peu. Nos occupations sont souvent similaires. Nous lisons toujours beaucoup, nous écoutons des podcasts et nous regardons simplement la mer. 

Et puis, il y a évidemment toutes les petites réparations quotidiennes. Nous avons dû réparer une bosse de ris dans la grand-voile puis une fixation d’écoute. Joya a aussi découvert du fuel dans les fonds de cale et cela a provoqué une certaine dose d’inquiétude tout au long de la traversée. Mais il semble que ce ne soit pas grave. Ensuite, il y a eu du vent très fort à partir du milieu de la traversée et de très hautes vagues. La navigation est devenue très inconfortable parce que le bateau bougeait dans tout les sens avec des mouvements violents et totalement imprévisibles. Résultat des courses : un verre, un bol et la cafetière brisée. Nous avons appris à ranger et caler très minutieusement absolument tous les objets. Quant à nous, nous avons récolté plusieurs bleus, Thibault s’est fait très mal au pouce en essayant de réparer un ressort (c’est là que notre pharmacie personnelle nous a bien été utile) et Joya s’est brûlée avec le four. Mais au final, ce n’est pas catastrophique et il n’y a eu aucune blessure vraiment grave, donc tout va bien. 
Solenn et moi avons essayé de travailler pour l’école puisqu’il doit préparer ses examens qui arrivent et qu’il ne faut pas que je prenne trop de retard pour le collège. Pour l’instant, je me concentre sur les maths et la physique tant que Thibault et Solenn sont là pour m’expliquer et corriger mes erreurs. Malheureusement, cela bougeait trop pour que je puisse travailler efficacement alors je me rattrape maintenant.


Désormais, nous attendons de pouvoir traverser le canal ce qui devrait se faire vendredi. Nous donnerons bientôt plus d’information sur Panama.




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