lundi 10 février 2014

Santa Cruz: retour en ville


Nous avons quitté San Cristobal un matin au lever du jour pour Santa Cruz, à 47 milles nautiques à l’ouest. Une journée de navigation au moteur faute de vent. 
Nous passons tout près de la minuscule île Santa Fe, inhabitée, où deux cruise ships sont au mouillage. Des broussailles et encore des broussailles, des cactus arboricoles, rien d’autre.
On entend pis que pendre sur le mouillage d’Academy Bay — ou aussi Puerto Ayora — à  Santa Cruz. Effectivement, il y a plusieurs cargos au mouillage, qui déchargent ici, comme à San Cristobal et comme sur toutes les îles, leurs marchandises sur des barges.
Entre parenthèses: chaque truc qu’on  qu’on voit sur l’île — à part ce qui a pu être produit sur place — a été acheminé de cette manière, tout, absolument tout. Des canettes de soda aux bouteilles d’eau, en passant par les véhicules, les frigos, les habits, bref... c’est fou non ?

A Academy Bay, donc, c’est plein de monde: des cargos, des cruise ships de toutes tailles, des petites vedettes, mais il n’y a aucun voilier de passage. Sauf nous. Nous jetons l’ancre une première fois... elle ne tient pas; la deuxième sera la bonne mais il y a une grande houle qui entre dans le mouillage, de longues vagues très hautes,  nous sommes secoués dans tous les sens.

Nous avons bientôt la visite d’Irène – la représentante de Bolivar Pesantes  à Santa Cruz et donc notre agente ici -  et d’un représentant de la Capitanìa dans son uniforme immaculé.  C’est reparti pour un round de courtoises formalités qui, parce que nous avons un autografo, se passent à bord du bateau. Pas de visite sanitaire, cette fois, mais un formulaire à remplir soigneusement:
De quelle marque est votre VHF ?  Combien de litres de fuel avez-vous à bord ?  Et puis l’inévitable: ... vous n’êtes que vous deux ? Vraiment ?!...
Irène me racontera plus tard que le fonctionnaire lui a dit que nous étions complètement folles et qu’elle lui a rétorqué qu’il était demasiado machisto...  Que deux femmes à bord cela se passait forcément bien, que serait le monde sans les femmes ? D’ailleurs il y a trois ans, une jeune femme de 27 ans est arrivée ici toute seule avec un grand bateau, beaucoup plus grand que Sir Ernest, donc...

En quittant le bateau à la tombée de la nuit à bord d’un water-taxi, Irène emporte notre bouteille de gaz pour la faire recharger — elle nous la ramènera le soir suivant, et nous recommande de déplacer le bateau plus près de la ville pour être moins sujettes à la houle. Mais il faudra mouiller une ancre à l’arrière pour éviter que le bateau tourne dans tous les sens dans ce mouillage encombré. Soit.

Nous avons passé trois jours à Santa Cruz. Un bain de ville pour y faire – surtout pour y acheter d’ailleurs — tout ce dont nous avons besoin. J’y ai trouvé de l’huile pour le moteur en bidons de 0,985 litres (un quart de gallon); j’y ai aussi acheté les filtres à huile et à fuel dont j’avais  besoin après avoir visité 3 ferreterias. Mahaut a trouvé ici des souvenirs, nous avons craqué pour un hamac, testé trois boulangeries, goûté l’almuerzo de trois restos différents, fait une balade jusqu’à la plus belle plage du monde, Tortuga Bay.


Le soir avant notre départ pour Isabela, Irène nous emmène à l’Immigracìon pour que le fonctionnaire appose le tampon de sortie des Galapagos sur notre passeport. Il n’y a pas de bureau d’immigration dans la prochaine et dernière île que nous visiterons. Comme le gars est en retard, elle négocie avec lui par téléphone: il veut d’abord nous faire revenir à 20h, cela sera finalement 18h.
Irène, quarante-trois ans, cheveux noirs et teint mat, t-shirt rouge et pantalon noir, pousse son vélo alors que nous marchons à ses côtés pour revenir en ville. Le bâtiment de l’immigration, je l’ai aussi vu à San Critobal, est en dehors de la ville.  Et nous discutons.  Elle est pofessora, c’est à dire institutrice, pour des enfant de 8 ans, dans une école adventiste.
Vous savez, ici, les enfants sont trop libres, ils ne veulent pas travailler. Pour ceux qui ont de la facilité, ça va, mais les autres... ils ne supportent pas que je les gronde parce qu’ils n’ont pas assez étudié. Les mauvaises notes, c’est toujours de la faute de la professora !
Tiens tiens tiens... j’ai déjà entendu cet air-là quelque part. Pas vous ?!

Daniel, son fils de 22 ans, nous rejoint. Il est à vélo, lui aussi, comme un grand nombre de gens dans cette ville. C’est un beau jeune homme qui a fini ses études de gastronomìa. Maintenant, il travaille sur un cruise ship comme cuisinier, à préparer les savoureuses spécialités équatoriennes pour les touristes affamés.
Irène a une réunion de parents, elle nous laisse retourner faire tamponner nos passeports, mais demande à son fils de passer à l’immigracion à 18h, juste pour s’assurer que tout va bien. D’ailleurs tout s’est super bien passé sans l’aide du grand ado qui est arrivé comme une fleur alors que nous prenions congé d’un fonctionnaire aimable, souriant, méticuleux... et pas beaucoup plus âgé que Daniel.

Après avoir acheté encore de quelque bouteilles d'eau — il fait une chaleur... équatoriale, une réserve de petits pains trop bons et le soir suivant, au crépuscule, nous quittons Puerto Ayora pour le charme campagnard d'Isabela. 



1 commentaire:

  1. Alors comme ça, vous n'êtes pas rester à la maison faire la cuisine et la lessive! Vraiment tout ce perd! Mais où sont les femmes!

    Une consoeur!

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