samedi 1 février 2014

Un début de semaine bien rempli !

Cela fait une semaine que nous sommes sur San Cristobal. En débarquant le premier jour sur le magnifique dock artisanale de Puerto Baquerizo Morena une pancarte nous indiquait “Welcome to San Cristobal, capital of paradise”. Est-ce vraiment le paradis ? En tout cas, c’est clairement celui des otaries. Il y en a absolument partout. Il est fortement conseillé de ne pas utiliser sa propre annexe pour aller à terre parce qu’elle sera colonisée. Effectivement, des otaries se prélassent sur tous les bateaux de pêche, sur le quai, sur les marches du port et sur à peu près toutes les plages de l’île. Cet après-midi, alors que je nageais autour du bateau, une forme brune a foncé sur moi depuis le fond. J’ai eu tout le temps de me rappeler l’histoire d’une fille qui s’était fait mordre avant que l’otarie ne passe à côté de moi comme un bolide, suivie de près par une autre. Elles n’étaient pas agressives du tout, mais pour être honnête, je préfère les observer de loin. Leurs dents ne sont pas très rassurantes. Mais les bébés sont vraiment trop mignons !
Il paraît que l’otarie est une espèce en danger, ce qui est sûrement le cas dans l’ensemble du monde, mais pas sur San Cristobal. Nous sommes vraiment au paradis des otaries. 


Et pour les humains ? Pour qui aime un minimum la nature, l’océan et snorkeler, je répond sans hésitation oui. Mille fois oui. L’île est absolument sublime, les gens sont très gentils et il y a tellement de choses à voir !
Le premier jour, nous avons épluché en détails toutes nos options, grâce aux cartes et au petit dossier que nous avait donné notre agent. Ce qui est bien, c’est qu’il y a beaucoup de choses à faire gratuitement, sans guides obligatoires.

El Centro de Interpretación est le petit musée local qui nous a fourni de nombreuses informations sur la formation des îles, leur histoire et les défis qu’elles doivent affronter aujourd’hui. Pour y accéder, il faut monter sur un petit chemin en pierre au milieu des arbres. Le batiment est vraiment magnifique et très moderne. En sortant du musée, de l’autre côté, un même chemin en pierre mène à un point de vue et une plage. En marchant tranquillement, nous essayions de nous imaginer le calvaire que cela pouvait être pour des marins en manque d’eau. Le paysage est très aride avec beaucoup de pierres volcaniques. Grâce aux infrastuctures touristiques, c’est désormais un bonheur de se balader, mais ce devait être une toute autre histoire à l’époque...
Cerro Las Tijeretas est le point de vue qu’il est possible d’atteindre en sortant du musée. Cerro veut dire colline en espagnol et Las Tijeretas sont les frégates toutes particulières de l’île. Tijeretas est plus une falaise qu’une colline et il nous a fallu gravir un long escalier de bois pour arriver au point de vue. Nous y sommes allées le lendemain de notre arrivée et nos jambes ont un peu souffert de la montée. C’est qu’on avait perdu tous nos muscles à force de rester dans le bateau ! La vue sur le port, sur l’océan et sur les dizaines de frégates qui tournoyaient dans le ciel était magnifique. Cela valait bien notre petite dose de souffrance ! Un petit chemin de terre partait du haut de la colline et redescendait de l’autre côté mais une pancarte où figure : “2km, 1h30” m’a découragée. Nous avons reporté cette balade pour un autre jour.
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En descendant du point de vue, nous sommes allées à la Playa Carola. La marée était basse et nous avons snorkelé avec des rochers à quelques centimètres de nos ventres. C’était la première fois que je snorkelais depuis plus de deux ans, et ça a été comme un coup de foudre. Quel bonheur ! Il y avait des centaines de poissons et j’ai même nagé pendant quelques minutes avec une tortue. J’aurais pu rester des heures dans l’eau.

Le jour suivant, nous nous sommes baladées un peu dans la partie moins touristique de la ville. Ville est un bien grand mot, il y a au total sept mille habitants sur l’île. La journée, il n’y a presque personne dans les rues. Tout le monde est sur le bord de mer ou en train de conduire des excursions. Les maisons ont rarement plus d’un étage, mais elles ont toutes les fondations pour un second étage. Cela donne l’impression que toute la ville est encore en construction. 

Nous avons marché jusqu’à la route principale qui n’a clairement pas été pensée pour les piétons. Il n’y a pas de trottoir et tous les conducteurs nous regardaient avec un air étonné. Le jour d’avant, un habitant nous avait expliqué que les gens marchaient très peu aux Galapagos. J’imagine que nous étions une drôle de vision : deux filles qui marchaient au bord de la route avec de gros sacs à dos et un sourire jusqu’aux oreilles sous nos chapeaux. 

En suivant la route principale, nous avons rejoint un chemin qui menait jusqu’à un autre must de San Cristobal : la plage La Loberia. C’est un lieu génial pour observer des otaries et snorkeler. Après une demi-heure de marche au bord d’une route goudronnée très peu fréquentée, nous sommes arrivées à la plage. Une jeune femme habillée en ranger des Galapagos nous a prévenu qu’un mâle otarie du côté gauche de la plage était assez agressif et qu’il valait mieux éviter de nous approcher. Elle nous a aussi rappelé la règle : ne jamais s’approcher des animaux à moins de deux mètres. Nous avons alors pu poser nos affaires sous une tente innocupée de La Policia auprès de deux couples. Nous étions seulement six sur la plage, ce qui nous laissait toute la place du monde pour snorkeler. Là aussi, c’était le bonheur pur. Nous avons vu deux suberbes tortues et j’ai croisé une immense raie, tellement majestueuse ! Et puis, il y avait encore et toujours beaucoup de magnifiques poissons de couleurs. En sortant de l’eau, nous avons passé un long moment à observer une colonie d’otarie et une dizaine de bébés. Nous les avons regardé se traîner sur la plage pour atteindre l’eau et s’écraser tête la première dans le sable en attendant qu’une vague viennent les cueillir. C’était tellement chou ! 

Pour le retour, nous avions entendu dire qu’il était possible de se faire ramener pour un dollar par personne en taxi jusqu’à la ville mais nous avons préféré marcher. Le ciel s’était couvert et le soleil ne tapait plus aussi fort. Cela ne nous a pas empêché de revenir rouges comme des tomates au bateau. Surtout moi, parce que Joya est déjà tellement bronzée qu’il n’y a plus beaucoup d’endroits où elle risque d’attraper un coup de soleil.

Le lendemain, nous avons pris un jour de repos. Ou plutôt, un jour de repos à la Sir Ernest. Joya en a profité pour faire tout un tas de petites réparations et de révisions. Moi, j’ai dormi aussi longtemps que possible puis j’ai travaillé pour l’école. Puisque nous partons tôt et rentrons le soir sur le bateau, je n’ai pas beaucoup de temps pour l’école. J’apprend plein de choses, mais elles ne sont pas vraiment au programme du collège. Alors j’en ai profité pour bosser un peu les maths (je préfère quand même m’extasier sur les tortues et les otaries) et pour lire mon livre d’allemand. Sans grande surprise, ça a été la journée la moins géniale que nous avons passée ici.

Mercredi, nous avons fait le tour de l’île en taxi. C’est l’un des tours proposés qui nous emmène au lagon El Junco puis voir les immenses tortues des Galapagos dans le site protégé Galapaguera Cerro Colorado et enfin à la plage Puerto Chino. J’ai surtout adoré voir le lagon. C’est un immense réservoir d’eau douce tout en haut de l’île, à 650 mètres d’altitude. Nous avons soudain eu l’impression d’être transportées à l’autre bout du monde. Fini les cactus et les herbes sèches. Nous étions entourées d’une végétation moussue d’un magnifique vert foncé et des chapes de brumes descendaient de la colline. Plusieurs frégates nous ont survolées tandis que nous faisions le tour du lagon. Nous avons appris qu’elles venaient se nettoyer les ailes du sel dans le cratère et, effectivement, nous en avons vu plusieurs plonger dans l’eau. C’était absolument génial. 
Le taxi nous a ensuite mené à la Galapaguera où des tortues sont élevées artificiellement pour les protéger car c’est une espèce gravement menacée. Il est impressionnant de voir à quel point elles grandissent lentement. A un an, une tortue est à peine plus grosse que ma main ! Il leur faut quarante ans pour atteindre leur taille adulte mais elles peuvent vivre jusqu’à quatre-vingt ans. Nous avons pu voir un mâle et une femelle immenses se battre pour manger des bouts de feuilles que les paysans du coin leur apportent.
 
Les habitants de l’île se sentent très concernés par la protection de la faune et de la flore endémique (issue de l’île). C’était assez intéressant de voir ces immenses tortues, mais je préfère les tortues de mer. Je les trouve bien plus gracieuses et belles. D’ailleurs, en anglais, elles ne portent pas le même nom. On dit tortoises pour les tortues de terre et turtles pour les tortues marines. Après tout, ce n’est pas la même espèce.
La plage de Puerto Chino était une simple plage de sable blanc. Ce qui doit être exceptionnel pour les gens d’ici mais qui n’était pas vraiment passionnant. Mais nous nous sommes bien rafraîchies et avons profité du soleil. Encore une journée bien remplie !

Comme vous pouvez le voir, nous n’avons pas chômé ! Il y a tous les jours quelque chose à faire et nous rentrons chaque soir au bateau épuisées mais ravies. C’est vraiment trop le bonheur !

Un post sur la suite de la semaine suivra bientôt avec encore plein de nouvelles, plein de snorkeling et plein de soleil !

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