lundi 17 mars 2014

Notre séjour sur l'île

Rapa Nui est une île magnifique. En arrivant, le couple de français nous a dit : “C’est vrai que ce n’est pas un endroit très reposant, mais cela en vaut la peine.” Alors ça, de la peine, on s’en est donnés ! Mais effectivement, cette île est sublime.

Rapa Nui a été un désastre écologique à la fin de l’âge d’or de la civilisation des Moaï. En déforestant toute l’île pour transporter leurs précieuses statues, symboles de puissance, les sources de nourriture de la population disparurent ce qui les mena à la famine. Depuis, l’Île de Pâques subit une forte érosion des sols.
Je m’imaginais donc une île très brune et aride avec peu de végétation. Mais pas du tout ! Et c’est ce qui me plaît le plus ici ; tout est vert. Il y a de l’herbe ! Du gazon, des fleurs, des bananiers dans les jardins, etc. Après les Galapagos et les traversées, c’est tout simplement du bonheur pur.


Et puis, il y a des Moaï vraiment partout. Le tourisme est la seule ressource économique de l’île et son emblème est donc bien mis en valeur. Par exemple, sur le petit port, il y a deux Moaï pour nous accueillir. Les archéologues en ont retrouvé 887 pour l’instant, dont 288 sur les sites funéraires qui sont sur la côte. Les autres statues ont été retrouvées dans la carrière où ils les construisaient ou abandonnées en route. Nous pouvons donc marcher tranquillement le long de la mer et observer de magnifiques Moaï.


Vendredi, nous nous sommes offert un tour de l’île avec un guide. Nous avons donc pu observer l’île de l’intérieur et visiter tous ces lieux que nous avons toujours vu sur des cartes postales. Le clou du spectacle est les quinze Moaï qui sont vraiment le symbole de l’île. Tous les Moaï de l’île ont été abattus, face contre terre, par les diférents clans de Rapa Nui, entre le XVIIe et le XIXe siècle. Mais ces quinze statues ont été de nouveau érigées par une compagnie japonaise comme cadeau aux habitants de l’île.

Ces Moaï sont... impressionnants. Ils sont immenses et magnifiques. On peut tout à fait comprendre pourquoi ils étaient tant vénérés.


Nous avons aussi visité la carrière dans laquelle la majorité des Moaï a été abandonnée, faute de ressources. C’est un endroit très touristique, peut-être même un peu trop pour nous, mais il était intéressant de voir ces statues à l’abandon. Elles sont le symbole de la déchéance d’une société qui a trop usé les ressources que la terre lui offrait (cela ne vous fait pas penser à quelque chose ?). Les chefs de clans cherchaient toujours à en construire de plus grands, de plus lourds, pour montrer leur supériorité. Notre guide nous a fait remarquer les visages très sérieux de tous les Moaï : “They were very serious people with crazy chiefs.”


Notre dernier arrêt de la journée était à Anakena, une jolie plage de sable blanc. Il y avait de l’herbe, des palmiers et des Moaï au bout de la plage. C’était magnifique et j’en ai profité pour tremper mes pieds. Ce fut l’un de nos rares moments de pure détente. Une heure de repos, sans inquiètude et avec un sol immobile sous nos pieds. Quel soulagement !



Samedi, j’ai fait une discovery dive avec le magasin de plongée qui fait face au port. Il n’y avait pas beaucoup de poissons mais la visibilité était absolument incroyable et nous avons même vu une tortue ! J’ai adoré ces trois-quart d’heure sous l’eau à nager avec les poissons. C’était magique.


Les autres jours de la semaine, nous avons surtout refait le plein d’eau, d’huile et de fuel et nous avons acheté plein de fruits frais. Le village est joli et les gens sont très gentils. Beaucoup parlent français parce qu’ils ont de la famille en Polynésie française. Nous avons tenté de nous reposer du mieux possible malgré quelques mésaventures.

Nous avons eu un coup de vent très violent, hier, mais heureusement, nos ancres ont tenu. Par contre, question détente, nous avons vu mieux !

Sinon, mercredi, après avoir fait les pleins d’eau, nous avons eu le malheur de nous coincer une corde dans l’hélice du moteur de notre annexe. Il s’est immédiatement éteint. Nous n’étions pas très loin du port, mais les vagues nous poussaient contre les rochers et nous avons dû ramer jusqu’au bateau. Nous avions le vent et les vagues contre nous et ce fut tout simplement un enfer. J’ai perdu toute notion du temps, seul comptait ma rame qui s’enfonçait encore et encore dans l’eau... Le bateau était désespérement loin et nous sommes arrivées dans un état d’épuisement extrême. Ensuite, il a fallu monter les dix bidons d’eau sur le bateau puis Joya a plongé pour décoincer l’hélice. Heureusement, le moteur n’a pas subit de dommage, mais nos bras, eux, ont subit de sacré courbatures ! Ce n’était pas exactement ce que nous entendions par : “Une fois arrivées à l’Île de Pâques, nous pourrons nous détendre.” Cette aventure a au moins eu le mérite de me faire réaliser ma pauvre condition physique. Je sens qu’une petite session de musculation va s’imposer dès mon retour à Genève !


Nous partons demain pour minimum trois semaines de traversée, direction Puerto Montt, Chili. Nous allons devoir passer au sud d’un grand anticyclone pour pouvoir attraper les vents portant vers l’est. Avec un peu de chance, cette traversée ne sera pas trop éprouvante...


Allez, haut les coeurs ! Ce sera ma dernière longue traversée pour longtemps... Après cela, il nous faudra une semaine au Chili puis nous retournerons à Genève. Mon Dieu, que le temps passe vite.

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