Nous y voici enfin. Fatiguées, au bout du rouleau, crevées, épuisées... mais nous y sommes ! Après une traversée vraiment difficile.
Cela a commencé par le courant, en quittant Isabela, qui nous dépalait vers l’ouest alors que nous
voulions faire du sud, puis une espèce de remake de Pot-au-Noir égaré entre 3o et
5 o Sud — avec de la pluie, de la pluie, encore de la pluie; puis du près serré; puis une semaine de vent
hyper changeant nous obligeant à d’incessants changements de voile; puis du
calme se prolongeant plus que de raison... A se demander si nous avions offensé les Dieux, s'ils voulaient nous empêcher d'atteindre Rapa Nui.
Et enfin ! L’île qui se devine, l’île qui se discerne, l’île qui se voit clairement, l’île qui se rapproche, on voit des maisons, on voit du bétail, on sent les odeurs de la terre, on voit le mouillage, on arrive ...
Et enfin ! L’île qui se devine, l’île qui se discerne, l’île qui se voit clairement, l’île qui se rapproche, on voit des maisons, on voit du bétail, on sent les odeurs de la terre, on voit le mouillage, on arrive ...
Pascua Radio nous appelle à la VHF: qui
êtes-vous, d’où venez-vous, combien êtes-vous à bord, quelles sont vos intentions ? Les questions
habituelles. Mon interlocuteur m’annonce la visite des autorités à bord demain
matin, à 8h.
Le soir tombe, la lumière est belle en
approchant de la baie de Hanga Roa. A vrai dire, ce n’est pas vraiment une baie, car le mouillage n’est
absolument pas protégé. Si le vent tourne (en ce moment il souffle d’est, donc
grosso-modo de la terre, donc cela va) cela devient dangereux pour les bateaux comme nous qui doivent trouver un autre mouillage de l’autre côté de l’ile.
Lundi soir, à notre arrivée, il y avait
déjà deux voiliers dansant sur leur ancre. Nous passons tout près de l’un des
deux qui nous conseille de mouiller à proximité.
Quoi ?! Mais il y a 25 mètres d’eau ! Nous
ne sommes pas un cargo !!
Mais il insiste et nous racontera le
lendemain que, plus près de terre, là où
les fonds sont moindres, il n’y a que de la roche. Le second bateau y a cassé sa
chaîne et lui-même a dû faire appel à un plongeur pour démêler son mouillage
emberlificoté dans le corail. Tandis qu’ici, à plus de 20 mètres de fond, il n'y
a que du sable. Donc c’est bien.
Le lendemain, les autorités débarquent. Il
y a l’Armada du Chili, le ministère de l’agriculture, les douanes, la police,
l’immigration, et j’en oublie sûrement car ils sont venus en deux fois. Très
sympas, très courtois, très souriants, jeunes et beaux.
Et voilà, plusieurs tampons plus tard, nous
sommes vraiment arrivées ! Reste à gonfler le dinghy, à croiser les doigts pour
que le moteur démarre, et à trouver le chemin de la cale des pêcheurs entre les vagues qui
déferlent tout là-bas .
Les deux voiliers voisins s'en vont. Direction ouest, vers la Polynésie, en passant par Pitcairn et les Gambier. Mais Sir Ernest n'est pas tout seul: deux énormes paquebots viennent d'arriver.
Deux à la fois ! C'est plutôt inhabituel, me disait tout à l'heure un de nos visiteurs officiels. D'habitude, il y a un paquebot par mois pendant la belle saison, entre décembre et avril. Et les voiliers ? Ils sont environ 30 par année... Et cette année, il y a nous.
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