Deux jours avant de voir la côte, nous avons essuyé la plus grosse tempête de notre vie. Joya m'a assuré que depuis plus de trente ans qu'elle navigue, elle n'avait jamais vu une mer aussi impressionnante. Pendant près de douze heures, le vent a soufflé force 9 sur une mer complètement blanche. La crête des vagues fumaient et l'écume s'envolait en poussière dans l'air. Nous étions au début avec la trinquette seule mais nous avons finalement dû prendre un ris dans celle-ci parce que nous étions encore surtoilés. Je ne suis pas sûre de pouvoir décrire la monstruosité de ce coup de vent ni le sentiment de peur et de respect qui s'est imposé à nous. En y repensant après coup, je me dis que c'était probablement l'un des plus beaux spectacles de ma vie, mais sur le moment, j'espérais surtout que Sir Ernest n'allait pas chavirer. Heureusement, les vagues n'étaient pas trop dangereuses et notre fidèle bateau à tenu bon. Il faut lui reconnaître cette qualité : il est solide.
Finalement, en fin de journée, le vent a un peu faibli et, dans la nuit, nous avons dû mettre le moteur. Nous avons ensuite découvert le calme après la tempête qui a duré jusqu'à notre arrivée.
L'approche a été sublime, sur une mer toute lisse et dans une légère brume.
Nous sommes finalement arrivés à l'entrée de la Baia Corral dans la nuit et nous avons mouillé juste avant l'entrée de la rivière pour attendre le lever du jour. Pour la première fois depuis bien trop longtemps, nous avons pu dormir une nuit entière.
Lundi matin, nous avons remonté une partie du Rio Valdivia jusqu'à la marina Estancilla. Cet endroit est tout simplement sublime. L'amarrage aux pontons a été un peu difficile à cause du courant, mais les marineros, qui sont d'ailleurs adorables, nous ont aidés et tout s'est bien passé.
Depuis, nous travaillons énormément pour pouvoir laisser le bateau cet hivers. Repo-quoi ? Reposer ?! Connais pas.
Mahaut
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