La plupart des gens à qui je parle du voyage ne connaissent
pas grand-chose à la voile. Tout le monde a vu Titanic, d’accord, mais il faut
avouer que Sir Ernest n’a pas tout à fait la même envergure. Alors y a-t-il beaucoup de risques en naviguant ? Oubliez
les clichés hollywoodiens ou les croisières que vous avez pu faire durant des
vacances.
Il y a deux faits qui changent tout.
Premièrement, naviguer est beaucoup moins dangereux que ce
que l’on croit. Évidemment qu’il y a un risque de rencontrer un cargo (un
iceberg en Equateur me paraît moins probable…). Évidemment qu’une baleine
pourrait hypothétiquement détruire notre coque ou une tempête pourrait
endommager gravement le bateau. Mais, avec des « si », on mettrait
Paris en bouteille. Avec des « si », on ne partirait plus du tout. Et
puis, même dans les pires situations, le danger de mort est très faible. Alors,
comme vous prenez la voiture tous les jours pour vous rendre au travail, nous
devons accepter le risque et nous lancer dans le grand bain. Littéralement.
La deuxième chose qui change tout, c’est le fait que nous ne
pouvons compter que sur nous-même. Je crois que c’est surtout ça qui fait peur.
Sur un paquebot, nous remettons notre vie entre les mains du capitaine et de
l’équipage, même sans nous en rendre compte. Lorsque nous sommes trois sur un
voilier de onze mètres de longs pour trois de large, il faut se faire
confiance. S’il y a un blessé ou un problème, nous ne pouvons pas appeler
l’ambulance pour nous aider. Non, un hélicoptère ne viendra pas nous chercher
au milieu de l’océan. Nous devons nous débrouiller du mieux que nous pouvons.
C’est en même temps assez angoissant et extrêmement formateur. Nous ne pouvons
pas nous défiler. Mes petites mains d’adolescente de quinze ans deviennent
parfois vitales. C’est tout simplement extraordinaire. Je crois que c’est aussi
pour ça que j’adore la voile. Tout le monde a sa place et tout le monde est
utile. Je trouve ça tellement gratifiant !
Mahaut
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