Jeudi dernier, nous avons voulu faire la
balade que j'avais eu la flemme de faire le premier jour. Il fallait donc monter jusqu’en haut du Cerro Las Tijeretas puis
partir redesendre de l’autre côté de la falaise. En arrivant à San Cristobal,
nous étions fatiguées et je pense que ce fut une bonne chose de ne pas y aller
la première fois. Mais désormais, nous étions en pleine forme et désireuses de
faire une bonne marche un peu moins touristique. Finis, les jolis chemins en
pierre construits exprès pour nos jolis pieds ; nous nous retrouvions sur un
petit sentier de terre battue. C’était vraiment génial, cela sentait bon les
herbes sèches et le chemin était balisé par de petits poteaux noirs et blancs.
Et même –comble du luxe !- il y avait occasionnellement de mignons écriteaux
flèchés qui nous indiquaient la direction. Ma dernière expérience de vraie
marche avait été les chemins de la Gomera qui étaient un cauchemar pur de
signalisation. Alors c’est avec bonheur que j’appercevais de loin en loin des
potelets rassurants.
Et puis, soudain, nous nous sommes retrouvées face
à un déboulé de pierres volcaniques et plus de signalisation. Nous avons tourné
pendant un bon quart d’heure en cherchant la suite du chemin. Finalement, en
descendant vers la gauche sur les pierres, on retrouvait (oh ! miracle !) un
poteau. La fin du trajet a été considérablement plus aventurière que le début
parce qu’il fallait constamment escalader des rochers un peu branlants. Nous
avions chaud sous le soleil brûlant des Galapagos
Enfin, le chemin de terre rouge a pris des
teintes blanches et une sublime plage de sable fin s’est ouverte devant nous.
Je connaissais le bonheur de manger en ayant très faim ou de boire de l’eau
fraîche en ayant très soif. J’ai découvert le bonheur absolu de découvrir une
magnifique plage déserte après une heure et demie de marche sous le soleil. Je
pense que le sentiment de l’avoir méritée, cette plage, nous l’a rendue mille
fois plus belle. Nous étions seules, si ce n’est une dizaine de
bernard-l’ermite, quelques crabes rouges et cinq tortues marines qui nageaient
paisiblement dans leur coin. L’eau était fraîche et il y avait de petits
arbustes sous lesquels nous abriter du soleil. Avis à tous les amateurs de
marche : la plage Ochoa est un paradis sauvage.
C’est comme ça un peu partout aux
Galapagos. La nature semble clamer qu’elle vit très bien sans les humains et
qu’au final, nous ne sommes que des intrus dans son monde. C’est vraiment beau
à voir.
Le lendemain, nous avons enfin fait le tour au León Dormido qui nous faisait envie depuis le premier jour. El León
Dromido ou Kicker Rock est un immense rocher dans la mer à quelques milles des
côtes. De loin, il ressemble à un lion endormi, d’où son nom. C’est un endroit
absolument magnifique pour plonger et snorkeler. Toutes les agences de plongée
proposent ce tour qui comprend deux plongées ou snorkeling et un arrêt à midi
sur une plage pour manger.
Cela faisait depuis notre arrivée que nous
tournions autour des agences pour comparer les prix (qui étaient tous les mêmes
: 80.- pour la journée de plongée). Nous avions jeté notre dévolu sur une
grande boutique dans la première rue qui monte dans la ville, tenue par une
jeune femme très gentille. Elle nous avait prévenues de ne pas faire de plongée
les jours précédents car la houle était trop forte et cela gacherait notre
journée. Au final, nous y sommes allées vendredi et nous avons bien joué notre
coup parce que nous avons eu une journée suberbe.
A neuf heures et demie, nous nous sommes
présentées sur le port avec palmes, masques et combinaisons prêtées par
l’agence. Nous étions douze à embarquer dont cinq qui plongeraient avec des
bouteilles. Il y avait aussi deux hommes qui s’occupaient du bateau, un guide
et un jeune homme responsable des plongées. Nous sommes rapidement partis et
nous nous sommes d’abord arrêté près d’une jolie plage pour que les plongeurs
testent leurs équipements. Puis, nous nous sommes rendus au León Dormido. Deux
immense rochers sortaient tout droit de la mer et s’élevaient dans le ciel.
Leurs sommets étaient plats et des centaines d’oiseaux tournoyaient au-dessus.
Nous avons essayé d’appercevoir des fous à pattes bleues, qui ne vivent que sur
ces îles, mais, sans jumelles, nous n’avons rien pu voir avec précision.
Le guide nous a accompagné dans l’eau et
nous avons nagé dans le passage entre les deux rochers. Le bateau est venu nous
reprendre de l’autre côté. L’eau était froide au début, mais nous avons fini
par nous habituer et profiter du spectacle qui s’étalaient sous nos yeux. En
banc de requin nageait sous nous. Ils étaient une dizaine à avancer
paisiblement sans se soucier des sept paires d’yeux qui les observaient avec
fascination. C’étaient de petits requins qui ressemblaient beaucoup plus à de
grands poissons qu’aux monstres des océans qui terrorisent l’imagination.
Malheureusement, nous n’avons pas vu de requins marteaux. Sur le bord des
falaises, il y avait des centaines de magnifiques poissons de toutes les
couleurs.
Nous sommes ressortis de l’eau avec
d’immenses sourires sur nos visages. Trente minutes nous avaient semblés bien
courtes.
L’équipage nous a donné des petits paquets
de chips locales, les chiflets, qui
sont plus épaisses que nos chips de patates et faites d’une sorte de bananes.
Ah ! que c’était bon !
Un fois récupéré les plongeurs, nous sommes
partis vers la côte et vers la plage Manglecito
où ils nous ont donné un plat de poisson frit, de riz et de salade qui était
parfaitement ce dont nous avions besoin. Ensuite, nous avons eu tout le temps
du monde pour digérer et nous réchauffer au soleil sur la plage.
Seul
bémol : une sorte de mouche semblable à des taons qui nous dévoraient les
jambes. C’était franchement insupportable, saletés de mouches.
L’après-midi, nous sommes retournés
snorkeler, mais un courant fort nous poussait et la visibilité était devenue
mauvaise. C’était très impressionant de se faire balloter comme ça par les
vagues et le courant. Nous avons quand même vu plusieurs tortues qui nageaient
un peu en profondeur. Mais il n’y avait pas grand chose à voir alors nous
sommes sortis rapidement de l’eau. Les plongeurs ont eux bien profité et nous
ont rapportés avoir vu des raies manta et des requins marteaux... Nous ?
Jalouses ? Oui, un peu... Cela m’a bien déterminée à passer mon PADI, le
certificat de plongée.
J’ai beaucoup discuté avec une jeune
australienne qui était au Galapagos pour faire du volontariat. J’étais contente
de pouvoir parler anglais. Au moins, je peux échanger des infromations, alors
qu’en espagnol je suis tout juste capable de sourire timidement en lançant des si, no
et gracias de temps en temps. Il y avait aussi des suisses allemands !
Que le monde est petit. Joya a discuté un bon moment avec ce couple très sympa.
J’étais aussi contente de comprendre l’allemand, même si j’étais trop
embrouillée avec toutes ces langues qui se mélangeaient pour formuler des
phrases. Une langue après l’autre, si vous le voulez bien.
Samedi, jour du marché, nous sommes allées
tôt en ville pour acheter des fruits frais et faire un peu d’avitaillement.
Ensuite, nous sommes allées manger dans le petit resto “Rosita”. Nous avons
commandé le plat du jour, une soupe de poisson vraiment délicieuse puis du
poisson ou de la viande avec du riz et de la salde. C’est le plat typique d’ici
et, pour cinq dollars, un repas aussi complet est absolument génial.
L’après-midi, nous avons voulu snorkeler
près de la Tijeretas mais il y avait
trop de monde. Nous avons préféré nous balader sur la plage Carola et faire un peu d’internet. Une
jolie petite journée comme on les aime.
Dimanche, j’avais désespérement envie de
dormir et de me reposer alors nous sommes restées au bateau jusqu’à
l’après-midi où nous avons fait de l’internet et nous nous sommes baladées une
dernière fois dans la ville. Nous sommes parties lundi matin à six heures du
matin pour Santa Cruz.
Pour ma part, j’ai adoré San Cristobal.
J’ai adoré la ville et ses habitants tellement gentils, les plages magnifiques
et surtout les otaries tellement choues ! Cette île va me manquer.
Mahaut
Mahaut
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