Mais en voilier rien n'est simple, la route va devoir faire des détours. Dans cette traversée de début d'été sur l'Atlantique nord, très parcouru par tous les voiliers qui rentrent des Antilles et ont commencé la migration à la fin du printemps, le principal piège ce sont les anticyclones.
"Comment ?" direz-vous, le bon dieu leur envoie du beau temps et du ciel bleu, et ces voileux râlent encore ? C'est que les voiliers ont besoin de vent pour faire la route (en particulier quand il y a plus de 3000km au programme...) et les anticyclones ont la fâcheuse habitude d'abriter en leur sein des zones de calmes persistants, et en plein été, ils ont également la nonchalance de saison, ils ne se déplacent que lentement ou pas du tout. Donc le voilier inattentif aux cartes météo tout content de bénéficier sur la route directe d'un joli vent très modéré sous un ciel bleu et quelques cumulus de beau temps, se retrouve avant d'avoir compris ce qu'il lui arrive au coeur de l'anticyclone qui lui tend les bras... et ses zones de calme. Une fois là-dedans, il n'avancera plus, l'anticyclone ne bougera guère, et la situation peut durer des jours sans évolution notable. Pas bon pour le moral...
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Il en faut, de la patience.... |
Bon alors on fait comment ? Eh bien on fait le tour de l'anticyclone, par le Nord. Les cartes météo à jour sont alors indispensables et une bonne observation du ciel vient complèter ces infos. En faisant route suffisamment tôt vers le Nord-Est, voire vers le NNE, on rejoint dès que possible au moins la latitude des Açores, parfois même un peu plus. Puis seulement à ce moment là on prend un cap en direction du but.
C'est exactement ce qu'on vient de faire entre hier et aujourd'hui: on espère très fort qu'on est monté assez au Nord maintenant, et on a tourné l'étrave de Sir Ernest vers Horta. Nos infos météo du jour nous disent que pour la semaine qui vient, ça devrait le faire... Croisez-les doigts avec nous pour que ça marche !
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