Cela fait tout juste une semaine que nous sommes parties et nous avons à peu près fait le premier tiers de la traversée. Le début a été franchement rude avec des averses fortes et pas de vent, mais je ne peux pas dire que cela soit très facile maintenant. Il y a beaucoup de vagues et Sir Ernest s'amuse à jouer au cabris des mers ce qui n'est pas toujours confortable.
Nous sommes toutes les deux passablement fatiguées parce que nous n'avons pas encore réussi à trouver de bon rythme de nuit. Cela viendra.
En traversée, tous les jours se ressemblent et nous perdons très vite la notion du temps. Pour moi, je me repère grâce au compteur de milles nautiques qu'il nous reste (1206nm). Tant qu'il baisse, c'est que nous avançons vers le but, et c'est ça que nous voulons, non ?
Pour casser la routine, nous avons fait toute sorte de choses. Nous avons dû effectuer une réparation dans la bôme il y a quelques jours. Il fallait remplacer une pièce qui s'était cassée. Heureusement, ç'a été facilement remplaçable et il n'y a plus aucun problème. Nous nous sommes fait des pancakes, un matin, pour changer des céréales au lait en poudre. C'était tellement bon ! Joya a aussi fait un gateau à l'ananas et un pain, maintenant que nos réserves se sont épuisées. Du pain frais le matin, il n'y a pas beaucoup de plus grands bonheurs en traversée. Sauf regarder une série au milieu de l'après-midi, ce que nous avons fait hier. Et puis, hier, dimanche, c'était le jour du téléphone ! Une fois par semaine, nous téléphonons à Thibault et Solenn. Cela fait du bien d'entendre d'autres voix que les nôtres !
Sinon, nous lisons beaucoup, écoutons toujours fidèlement nos podcasts et nous dormons. Pas le temps de s'ennuyer, c'est clair ! Nous allons bientôt pouvoir fêter la mi-traversée, puis ce sera mon anniversaire (le 3 mars) ! Et ensuite, nous serons presque arrivées !
Cela paraît encore si loin et pourtant, cela va passer si vite ...
Souhaitez-nous bon vent !
Mahaut
mardi 25 février 2014
dimanche 23 février 2014
Petit largue dans les alizés du sud
Petit largue ne veut pas dire que nos deux navigatrices ont lâché le morceau en quoi que ce soit. Bien au contraire, elles ont maintenant le mors aux dents et Sir Ernest marche magnifiquement dans les alizés du Pacifique sud. Il trace son sillage par un temps superbe, le vent oscillant régulièrement entre 15 et 25 noeuds.
A la dernière vacation satellite (dimanche 19h), le moral de l'équipage était au moins aussi haut que le soleil dans un ciel bleu intense. Les milles marins jusqu'à l'île de Pâques se grignotent lentement, il en reste tout de même pas mal... bien de quoi s'occuper encore 12 ou 13 jours.
Bonne route les filles!
mercredi 19 février 2014
Un début de traversée un peu mouillé
Nous sommes parties avant-hier après-midi et nous n'avons pas avancé très vite, parce que hier on était en pleine ZIC(1). Hier, il pleuvait, pleuvait, pleuvait, et bien sûr, il n'y avait pas de vent... Nous avons pas mal fait au moteur, tenté un peu de voile pas très convaincante et il y avait (je ne crois plus qu'on soit en plein dedans) un fort courant qui nous déportait à l'ouest.
Cette nuit, Joya nous a mis à la cape et m'a laissée dormir 12h ! Elle a dormi par intermitence mais il n'y avait pas grand-chose à surveiller. Je suis toujours fatiguée, mais c'est un peu de mal de mer. Les débuts de traversées sont toujours très fatiguants car il faut nous amariner.
Aujourd'hui, il fait très beau et nous avons tout pu faire sécher ! Parce que nos cirés étaient sacrément trempes...
En résumé, nous avançons, dans la bonne direction en plus, alors tout va bien !
A bientôt pour d'autres nouvelles !
Mahaut
(1): la ZIC est la Zone Intertropicale de Convergence, une zone météo de transition équatoriale entre les régimes d'alizés du nord, et les alizés du sud. On l'appelle aussi familièrement le Pot-au-noir. Cette zone est mouvante, se déplaçant un peu au nord ou au sud au gré des variations de météo. Pour nos navigatrices, cette ZIC signifie des alternances de calmes-plats sous la pluie et des grains brefs et imprévus. D'ici 2 ou 3 jours, elles auront atteint la limite sud de la ZIC et retrouvé un régime de vents plus régulier (Note du relayeur de blog).
Cette nuit, Joya nous a mis à la cape et m'a laissée dormir 12h ! Elle a dormi par intermitence mais il n'y avait pas grand-chose à surveiller. Je suis toujours fatiguée, mais c'est un peu de mal de mer. Les débuts de traversées sont toujours très fatiguants car il faut nous amariner.
Aujourd'hui, il fait très beau et nous avons tout pu faire sécher ! Parce que nos cirés étaient sacrément trempes...
En résumé, nous avançons, dans la bonne direction en plus, alors tout va bien !
A bientôt pour d'autres nouvelles !
Mahaut
(1): la ZIC est la Zone Intertropicale de Convergence, une zone météo de transition équatoriale entre les régimes d'alizés du nord, et les alizés du sud. On l'appelle aussi familièrement le Pot-au-noir. Cette zone est mouvante, se déplaçant un peu au nord ou au sud au gré des variations de météo. Pour nos navigatrices, cette ZIC signifie des alternances de calmes-plats sous la pluie et des grains brefs et imprévus. D'ici 2 ou 3 jours, elles auront atteint la limite sud de la ZIC et retrouvé un régime de vents plus régulier (Note du relayeur de blog).
dimanche 16 février 2014
Nous partons demain
Notre visite des Galapagos s’achève. Nous
partons demain pour notre grande traversée vers le sud, direction l’île de
Pâques.
Le GPS indique 1885 milles en ligne droite,
cap au 210. Ce qui est d’ores et déjà sûr, c’est que nous ferons plus de route
que ce minimum.
En attendant, nous avons fait les pleins.
De fuel pour commencer. Faire le plein de
gasoil est toute une affaire ici aux Galapagos. Pour commencer, les voiliers
payent le double du prix, ils doivent passer par leur agent ou son
représentant. La quantité est en gallons... et comme mes bidons sont en litres,
cela a donné lieu à des malentendus. Disons qu’à San Cristòbal Boliva Pesantes
m’a rapporté des bidons pleins au deux-tiers; et à Isabela JayCee est revenu
avec un bidon plein aux deux-tiers et l’autre débordant, en m’assurant de l’air
le plus sérieux du monde que ce deuxième bidon contenait 32 litres alorsqu’il
ne peut en contenir que 25.... bref, des petites distorsions pas très honnêtes
contre lesquelles je ne peux pas me battre — je n’étais pas à la pompe au
moment où il a rempli les bidons, et je ne vais surtout pas le traiter de
menteur... —
Je suis aussi allée au marché. Ici à
Isabela, le samedi matin est jours de marché. Mais quand on dit matin, c’est de
l’aube qu’il s’agit. J’avais lu, et Jaycee me l’a confirmé, qu’il faut venir
tôt pour avoir du choix car après il n’y a plus rien.
Alors j’étais sur l’annexe à 5heures du
matin, avant le lever du jour. Sur le chemin du village, j’ai croisé quelques
personnes aussi matinales que moi, qui venaient en sens inverse. Des gens qui
prennent le ferry pour Santa Cruz (départ à 5h30 ou 6h à peid ou à vélo, encore
tout endormis.
Le marché, c’est en tout et pour tout 4
étals. Une dame vend des oeufs et du fromage. Il y a deux seaux pleins d’oeufs
et deux cylindres de fromage frais dégoulinant qu’elle vend à la tranche.
Une autre dame avait des ananas et deux caisses de mandarines pourries
(je n’ai pas compris si elle pensait vraiment pouvoir vendre ses mandarines ?);
une troisième dame avait des herbes fraîches (du basilic et de la menthe — oh
bonheur !), des aubergines locales, des piments doux; et la quatrième proposait
des carottes, des bananes, des tomates, des oignons et des citrons...
Et c’est tout. J’ai compris pourquoi il
fallait venir tôt. Il était 5h 54, nous étions une douzaine de personnes, le
niveau de la caisse de carottes baissait à toute vitesse, il n’y avait déjà
plus de bananes plantain et presque plus de fromage.
Et enfin, ce matin, j’ai fait les pleins
d’eau. Comme d’habitude, je charge l’annexe avec tous les bidons de 5 et 8
litres que nous avons. Je me suis retrouvée au ponton des annexes avec mes
voisins de mouillage, pour attendre le meilleur fournisseur d’eau potable de
l’île.
Il s’appelle Bert (pour Berthold), est
originaire d’Autriche mais vit sur l’île depuis 40 ans. ( Vous me connaissez,
je n’ai pas pu m’empêcher de lui poser plein de questions !). Il m’a raconté
qu’avant de s’établir ici il y a vingt ans, il a d’abord vécu en Belgique
flamande, puis à Zanzibar, avant de tomber amoureux d’Isabela. Il a épousé une
équatorienne avec laquelle il a ouvert un restaurant (on y mange très bien
d’après Jaycee). Mais son revenu principal, m’a-t-il dit, c’est la fourniture
d’eau potable. Il pleut souvent à cette période de l’année près des montagnes.
Alors il remplit ses réservoirs —plusieurs milliers de litres — avec l’eau de
pluie. Puis il la désinfecte (filtre au charbon et ultraviolets). Il prétend,
instrument de mesure à l’appui, que son eau est meilleure que l’eau en
bouteille, et surtout meilleure que l’eau du robinet de Puerto Villamil qui est
saumâtre et pleine de bactéries.
Nous avons vu à Puerto Villamil, sur la
place, la pancarte d’un chantier d’installation des canalisations d’eau potable
de la ville. Montant des travaux: 7 millions de dollars et des poussières.
— Oh, cela ne se fera pas, me dit Bert.
Tout l’argent sera détourné dans les poches privées. C’est terrible la
corruption, ici, vous savez !
— Isabela, me dit-il encore, c’est
merveilleux sauf pour deux choses. Numéro un, la culture est inexistante. Cela
va mieux depuis que nous avons internet, et j’ai installé la télévision par
satellite. Nous sommes deux sur l’île à avoir une parabole. Un Suisse et moi. Et
la deuxième chose, continue-t-il, c’est la santé. La mauvais qualité des soins
est terrible, le Suisse est d’ailleurs en Europe en ce moment car ils ont
failli le tuer ici. Vous êtes obligés de partir pour vous faire soigner si vous
êtes malade. A part ces deux choses, c’est
le paradis. Je vis la porte ouverte, je connais tout le monde. On me donnerait
1 million de dollars pour m’installer sur continent, je n’irais pas. Vous
savez... on m’a agressé deux fois, une fois à Quito et une fois à Guayaquil.
Voilà quelques rencontres à Isabela.
Il nous reste à ranger le bateau dedans et dehors. Demain, dernier tour à terre
pour récupérer notre zarpe, le papier
officiel de sortie du territoire qu’on nous réclamera au Chili. Puis plier l’annexe,
le taud, et en route pour la suite de notre périple.
Isabela la belle
Isabela est une île volcanique, avec quatre
volcans endormis d’un peit oeil, puisque la dernière éruption date de 2005.
Nous voulions évidemment monter au cratère et c’est un matin tôt que nous
grimpons dans un bus ouvert —un chivas
, sorte de camion reconverti.
Le véhicule commence par faire le tour du
village, style ramassage scolaire mais d’hôtel en hôtel, puis il prend la route
de la montagne, la seule route principale de l’île. On passe les faubourgs de
Puerto Villamil, avec des maisons de brique nue toutes neuves, à moitié
construites, puis on passe devant la station service, et plus loin encore la
centrale électrique — qui fonctionne au diesel, ouverte de tous les côtés pour
évacuer la chaleur.
Il n’y a pas de panneaux solaires sur ces
îles écrasées de chaleur et de soleil, quasi pas d’éoliennes (sauf à San
Cristòbal) et pas non plus d’exploitation de la chaleur géothermique dont le
sous-sol regorge...
Nous avons donc fait une jolie balade
autour du cratère du volcan Sierra Negra, suivie d’une descente vers le volcan
Chico, dont la dernière éruption date de 1998. C’est beau, c’est lunaire, c’est
long. On nous a dit:
"C’est rien, la balade fait 8 kilomètres."
Easy.... Sauf que c’est 8 kilomètres aller et 8 kilomètres retour. Par
le même chemin. Arrivés au volcan Chico le guide nous dit:
— Le chemin s’arrête ici. Maintenant on
fait demi-tour.
— Comment ça demi-tour ? On va refaire le
même chemin en sens inverse ?
— Exactement. On reprend le même sentier.
Bon eh bien, nous n’avons pas le choix. En route !
Bon eh bien, nous n’avons pas le choix. En route !
![]() |
Le volcan fait 10 km de diamètre |
![]() |
En route vers le volcan Chico, en suivant les potelets noirs et blancs |
![]() |
On marche on marche |
Un autre jour, nous sommes partis avec
d’autres touristes et un autre guide sur un bateau à moteur pour visiter Las Tunneles. Un des spots de snorkeling
d’Isabela. La vedette fonce, fonce à plus de vingt noeuds sur la houle du
Pacifique. Je n’ai pas l’habitude d’aller si vite en bateau, au secours !
Puis le capitaine oblique vers la côte,
droit sur les récifs. C’est là que cela devient tout à fait
impressionnant. Je vois bien qu’il a des
alignements à la côte, qu’il suivra très précisément pour ressortir, barrant en
regardant derrière lui. A gauche et à droite du bateau cela bouillonne, cela
déferle, il y a des têtes de roches noires, et une fois passés, nous sommes dans un labyrinthe.
La lave qui s’est écoulée dans la mer, en
s’érodant, a formé un espace de petits îlots, de rochers, de ponts naturels.
![]() |
Fou à pattes bleues |
L’eau est cristalline, nous apercevons un requin qui se balade, une tortue, une
raie. Avec masque et tuba, le monde sous-marin est encore plus beau. Des
tortues immenses et absolument pas farouches,
des poissons multicolores qui
vaquent à leurs occupations sans avoir l’air de remarquer notre présence. Et
pourtant, nous sommes nombreux, trop nombreux !
Un
autre jour encore, nous avons loué un kayak — avec toujours l’inévitable guide,
pour faire le tour de Las Tintoretas, l’espace d’îlots qui ceint notre lagon.
C’est une réserve, il est interdit d’y aller seul. En kayak, c’est magique.
![]() |
Pingouins des Galapagos |
D’abord, il n’y a que nos deux embarcations silencieuses, pas le troupeau de
touristes habituel. Et nous nous faufilons à ras la côte, tout près des pingouins
qui vont et viennent autour de nous, au milieu des fous à pattes bleues qui
plongent de part et d’autre du kayak. Il paraît que ces oiseaux souffrent de
cataracte et qu’ils ne voient pas très bien, finissant souvent par s’écraser
sur les récifs ... alors hum... pas sur nous, s’il vous plaît !
![]() |
Colonie de fous à pattes bleues |
Deux heures magiques, avec la compagnie des
otaries qui virevoltent autour de nous, des tortues qui sortent la tête de
l’eau pour nous regarder avec curiosité. L’eau est de tous les tons de
turquoise, la luminosité est belle. Magnifique !
Le seul bémol, ici à Isabela, c’est qu’il y
a trop de monde. C’est l’île où il y a le moins d’infrastructure et c’est
l’endroit le plus touristique. Probablement 5 touristes pour chaque habitant.
Il y a eu jusqu’à 5 cruise ship au
mouillage en même temps, avec leurs génératrices qui fonctionnent 24 heures sur
24, leurs annexes qui sillonnent le lagon à fond la caisse. C’est vrai, il faut
que les gens d’ici vivent et le tourisme est une manne bienvenue. Mais à ce
point là ? Peut-être est-ce un peu trop. Il m’a semblé que les contacts sont
moins sympas avec les habitants d'Isabela qu’à San Cristòbal et Santa Cruz, j’ai senti
les gens à qui nous avons eu affaire un peu plus calculateurs.
Ecrire pour le blog
Il y a longtemps que je voulais vous le
dire: ce n’est pas toujours très simple de vous poster des news sur le blog.
Imaginez un peu. Comme à Isabela, par
exemple.
Cela commence sur le bateau. Car évidemment
il faut avoir écrit un post, ou deux, ou trois. Et avant cela, il faut avoir
chargé l’ordi — avec l’électricité fournie par les panneaux solaires, ce qui
supose un temps ensoleillé. Lorsqu’il pleut, on oublie.
Pour vous poster les news, en général, nous
avons besoin d’aller à terre, d’y trouver un bistrot qui a du wifi et que la connexion fonctionne.
A Santa Cruz, le courant a été coupé une matinée entière, donc ni wifi, ni
lumière, ni machine à café, rien.
Aller à terre: Sir Ernest est sur son ancre
au milieu d’un lagon d’eau turquoise, à environ 40 mètres d’un récif qui
affleure à marée basse. Pour aller au débarcadère, seul endroit où nous pouvons
laisser notre annexe, il nous faut environ 5 minutes de trajet.
![]() |
Voyez-vous Sir Ernest au fond à droite ? |
Ensuite, nous avons une petite marche à
pied d’environ 20 minutes pour aller au village. L’ordinateur est dans le sac à
dos, avec la bouteille d’eau de 2 litres, l’appareil photo, et tout le bazard
que nous trimballons toujours avec nous. Sans oublier le parapluie
providentiel, qui nous offre son ombre sous le soleil équatorial.
Après environ 5 mètres de marche, nous
sommes dégoulinantes de transpiration... il paraît que la transpiration est une
bonne chose. D’une part, cela prouve que nous sommes des mammifères (yeees!) et d’autre part, elle nous
protège un peu du coup de chaleur. J’ai lu quelque part qu’il faut vraiment se
faire du souci par grande chaleur et forte humidité lorsqu’on ne transpire plus
(donc, re—yees!).
Arrivées en ville, nous commençons par
faire les choses que nous avons prévues, comme explorer les quartiers
périphériques ou faire des courses, puis, une fois bien assoiffées et affamées
nous allons au bistrot.
Et là, il FAUT que l’internet fonctionne,
sinon notre frustration atteint des sommets.
Parfois il est siiiiiii lent, que
c’est comme s’il n’y avait pas de connection. Et parfois, cela marche tellement
bien que je peux télécharger des fichiers météo pour toute la zone des
Galapagos à l’île de Pâques et au Chili (environ 3 méga et des poussières). Bon
évidemment, il n’est pas question de télécharger des épisodes ! Nous avons
tenté de télécharger quelques émissions de Guillaume Gallienne (“Ça peut pas faire de mal”, sur France
Inter, on vous la recommande) et cela nous a pris plus d’une heure.
Il arrive cependant assez souvent que nous
arrivions, après beaucoup de patience et un temps infini — durant lequel
l’ordinateur se décharge inexorablement — à poster un texte. Pour les photos,
il faut que la connexion soit de bonne qualité. Ce qui explique qu’il y a
parfois des photos, et parfois pas. Elles arrivent avec quelques jours de retard.
Aujourd’hui, c’est jour de chance. Il y a
de la connection à bord du bateau, grâce à ma super antenne. Nos voisins de
mouillage, les Canadiens de Tagish, m’ont donné ce matin l’adresse et le code d’un
hôtel que nous pouvons capter à bord. C’est le luxe. Et en plus, il y a du
soleil pour charger l’ordi !
vendredi 14 février 2014
Isabela, notre dernière île aux Galapagos
Voici Isabela, la dernière île de notre
périple aux Galapagos, et la plus grande de l’archipel.
Irène, notre agente de Santa cruz nous avait dit:
Et il faut bien le reconnaître, après la
ville de Santa Cruz, Puerto Villamil — c’est ainsi que s’appelle le chef-lieu
d’Isabela — est un village. Routes de terre battue, un soleil écrasant (Mahaut
y a attrapé une insolation...), et peu d’habitants.
Mais en revanche, plein de
touristes ! J’ai bien l’impression que le ratio 4 touristes pour 1 habitant
s’applique parfaitement ici.
A peine l’ancre est-elle tombée dans une
eau turquoise qu’un water-taxi se précipite. A son bord, un drôle de vieux bonhomme
en chemise à fleurs et chapeau de paille et un officiel en uniforme.
— Que venez-vous faire à Isabela ? Du
tourisme ?
— Euh... oui... nous avons un autografo !
— Ah, et c’est qui votre représentant ?!
— Señor Soto.
Il se trouve que le type en chemise à
fleurs est justement ce Monsieur Soto, qui se fait appeler Jaycee, une
anglicisation de ses prénoms Juan Carlos... Il parle un anglais excellent, mais
ce premier échange n’est pas très amène.
Jaycee nous enjoint de gonfler l’annexe fissa fissa pour le rejoindre au quai
dans un quart d’heure, maximum 30 minutes.. Là-bas, il nous fait asseoir à
l’ombre sur un banc et nous avons droit à une conférence interminable dont il
ressort que:
tout ce dont nous avons besoin, il s’en
occupe: excursions à terre ou en mer, fruits frais du campo, eau de pluie désinfectée aux ultra-violets livrée par un
paysan autrichien de la zone agricole. Et aussi:
— If
you need a doctor, I can arrange that.
— Merci, mais nous n’avons pas besoin d’un
médecin, enfin... je touche du bois.
Jaycee a l’air un peu déçu.
Il nous quitte en nous recommandant de
rester branché sur la VHF. Qui va choisir justement ce moment pour refuser de
fonctionner. Cela tombe mal.
mercredi 12 février 2014
Le marché aux poissons de Puerto Ayora
Le marché au poissons de Puerto Ayora
![]() |
Il est 16 heures: le poisson arrive... |
![]() |
Quelques jolis thons... |
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Qui n'intéressent pas que les humains ! |
![]() |
Otaries, pélicans et frégates on trouvé le bon spot pour se nourrir sans trop d'effort ... |
![]() |
Quelques oiseaux moins timides que d'autres |
![]() |
Les otaries n'ont pas peur de se faire marcher dessus ! |
![]() |
Le museau le plus près possible... histoire de ne pas en perdre un miette ... |
lundi 10 février 2014
La plus belle plage du monde
A Santa Cruz, nous n’avons presque pas
visité l’île. Par manque de temps, parce que nous voulions surtout profiter de
la ville et par flemme, nous n’avons pas fait les touristes avec autant
d’assiduité qu’à San Cristobal. Cela nous a fait du bien d’observer une jolie
ville, cela nous a plu de regarder les matchs de volley qui réunissent une
cinquantaine de personnes le soir, sur le port et nous avons aimé marcher de
nuit dans les rues pleine d’activités.
Nous nous sommes tout de même rendues dans
un des lieux touristiques de l’île, un magnifique must que nous avons choisi parce qu’il était accessible à pied et
gratuitement. Nous voilà donc en route vers la plage Tortuga Bay, réputée pour être une immense étendue de sable fin et
blanc. Pour y aller, il faut prendre une rue qui part vers la gauche de la
ville et marcher un bon moment. Un magasin de plongée annonce sur un petit
tableau noir : “2.5 km, keep walking !”,
avec un joli smiley. Cela nous fait penser à Aveline : Ne crois pas que tu t’es trompé de chemin quand tu n’es pas allé assez
loin.
Après une montée d’escaliers taillés dans
la pierre, nous nous inscrivons sur le registre d’une petite cabane occupée par
deux rangers. Et puis, c’est un long chemin de pierre qui monte et qui descend
parmi la végétation aride. Il ressemble à celui de San Cristobal après l’Interpretation Center.
A l’aller, il ne
fait pas trop chaud et la balade est vraiment jolie. Au bout de trois quarts
d’heure, nous arrivons sur une immense plage de sable blanc. On ne nous avait
pas menti ; c’est magnifique. Nous enlevons nos grosses baskets pour marcher
avec délice sur le sable. De nombreux iguanes se traînent sur la plage. On
dirait des dragons sans ailes. Ils se laissent approcher et certains prennent
même la pose pour la photo !
A bord de l’océan, le sable est si lisse
qu’une fine pellicule d’eau fait effet miroir et reflète les nuages au-dessus
de nos têtes.
Je n’ai jamais vu quelque chose d’aussi beau. L’océan est paré d’un joli dégradé de bleus, en passant du turquoise au bleu marine.
Nous nous y arrêterions bien volontiers, mais les rangers nous ont prévenu que les vagues étaient trop fortes et qu’il nous fallait aller jusqu’au bout de la plage pour pouvoir nous baigner en toute tranquillité. Nous marchons donc encore une quinzaine de minutes les pieds barbotant dans l’eau avant de nous trouver face à un immense groupe de touristes qui quitte la plage. “Cela fera tout ce monde de moins pour nous marcher dessus !”me dis-je. Nous quittons le bord de l’eau pour passer entre quelques buissons et nous retrouver... au paradis. Un paradis un peu peuplé, mais tant pis, c’est le prix à payer. Je vais vite me rafraîchir dans l’eau et je suis étonnée de voir à quel point la plage descend en pente douce. A cent mètres du bord, l’eau m’arrive encore au ventre. C’est comme une piscine, mais en mille fois plus beau et avec des pélicans qui frôlent l’eau à quelques mètres des nageurs.
Je n’ai jamais vu quelque chose d’aussi beau. L’océan est paré d’un joli dégradé de bleus, en passant du turquoise au bleu marine.
Nous nous y arrêterions bien volontiers, mais les rangers nous ont prévenu que les vagues étaient trop fortes et qu’il nous fallait aller jusqu’au bout de la plage pour pouvoir nous baigner en toute tranquillité. Nous marchons donc encore une quinzaine de minutes les pieds barbotant dans l’eau avant de nous trouver face à un immense groupe de touristes qui quitte la plage. “Cela fera tout ce monde de moins pour nous marcher dessus !”me dis-je. Nous quittons le bord de l’eau pour passer entre quelques buissons et nous retrouver... au paradis. Un paradis un peu peuplé, mais tant pis, c’est le prix à payer. Je vais vite me rafraîchir dans l’eau et je suis étonnée de voir à quel point la plage descend en pente douce. A cent mètres du bord, l’eau m’arrive encore au ventre. C’est comme une piscine, mais en mille fois plus beau et avec des pélicans qui frôlent l’eau à quelques mètres des nageurs.
Nous passons quelques heures à nous
reposer. Joya en profite pour lire et moi pour écrire des cartes postales. Nous
nous relaxons, tout simplement. Nous n’avons pas l’habitude de prendre le temps.
Normalement, nous courons d’un endroit à l’autre avec un programme précis, mais pas cette fois. Cette fois, nous profitons des Galapagos comme on nous les vante dans les agences de voyage. Nous passons quelques heures sur la plus belle plage du monde, sur le plus bel archipel du monde.
Normalement, nous courons d’un endroit à l’autre avec un programme précis, mais pas cette fois. Cette fois, nous profitons des Galapagos comme on nous les vante dans les agences de voyage. Nous passons quelques heures sur la plus belle plage du monde, sur le plus bel archipel du monde.
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