mardi 25 février 2014

Patience dans l'azur...

Cela fait tout juste une semaine que nous sommes parties et nous avons à peu près fait le premier tiers de la traversée. Le début a été franchement rude avec des averses fortes et pas de vent, mais je ne peux pas dire que cela soit très facile maintenant. Il y a beaucoup de vagues et Sir Ernest s'amuse à jouer au cabris des mers ce qui n'est pas toujours confortable.
Nous sommes toutes les deux passablement fatiguées parce que nous n'avons pas encore réussi à trouver de bon rythme de nuit. Cela viendra.

En traversée, tous les jours se ressemblent et nous perdons très vite la notion du temps. Pour moi, je me repère grâce au compteur de milles nautiques qu'il nous reste (1206nm). Tant qu'il baisse, c'est que nous avançons vers le but, et c'est ça que nous voulons, non ?

Pour casser la routine, nous avons fait toute sorte de choses. Nous avons dû effectuer une réparation dans la bôme il y a quelques jours. Il fallait remplacer une pièce qui s'était cassée. Heureusement, ç'a été facilement remplaçable et il n'y a plus aucun problème. Nous nous sommes fait des pancakes, un matin, pour changer des céréales au lait en poudre. C'était tellement bon ! Joya a aussi fait un gateau à l'ananas et un pain, maintenant que nos réserves se sont épuisées. Du pain frais le matin, il n'y a pas beaucoup de plus grands bonheurs en traversée. Sauf regarder une série au milieu de l'après-midi, ce que nous avons fait hier. Et puis, hier, dimanche, c'était le jour du téléphone ! Une fois par semaine, nous téléphonons à Thibault et Solenn. Cela fait du bien d'entendre d'autres voix que les nôtres !

Sinon, nous lisons beaucoup, écoutons toujours fidèlement nos podcasts et nous dormons. Pas le temps de s'ennuyer, c'est clair ! Nous allons bientôt pouvoir fêter la mi-traversée, puis ce sera mon anniversaire (le 3 mars) ! Et ensuite, nous serons presque arrivées !

Cela paraît encore si loin et pourtant, cela va passer si vite ...
Souhaitez-nous bon vent !
Mahaut

dimanche 23 février 2014

Petit largue dans les alizés du sud

Petit largue ne veut pas dire que nos deux navigatrices ont lâché le morceau en quoi que ce soit. Bien au contraire, elles ont maintenant le mors aux dents et Sir Ernest marche magnifiquement dans les alizés du Pacifique sud. Il trace son sillage par un temps superbe, le vent oscillant régulièrement entre 15 et 25 noeuds.
A la dernière vacation satellite (dimanche 19h), le moral de l'équipage était au moins aussi haut que le soleil dans un ciel bleu intense. Les milles marins jusqu'à l'île de Pâques se grignotent lentement, il en reste tout de même pas mal... bien de quoi s'occuper encore 12 ou 13 jours.
Bonne route les filles!

mercredi 19 février 2014

Un début de traversée un peu mouillé

Nous sommes parties avant-hier après-midi et nous n'avons pas avancé très vite, parce que hier on était en pleine ZIC(1). Hier, il pleuvait, pleuvait, pleuvait, et bien sûr, il n'y avait pas de vent... Nous avons pas mal fait au moteur, tenté un peu de voile pas très convaincante et il y avait (je ne crois plus qu'on soit en plein dedans) un fort courant qui nous déportait à l'ouest.
Cette nuit, Joya nous a mis à la cape et m'a laissée dormir 12h ! Elle a dormi par intermitence mais il n'y avait pas grand-chose à surveiller. Je suis toujours fatiguée, mais c'est un peu de mal de mer. Les débuts de traversées sont toujours très fatiguants car il faut nous amariner.
Aujourd'hui, il fait très beau et nous avons tout pu faire sécher ! Parce que nos cirés étaient sacrément trempes...
En résumé, nous avançons, dans la bonne direction en plus, alors tout va bien !
A bientôt pour d'autres nouvelles !
Mahaut


(1): la ZIC est la Zone Intertropicale de Convergence, une zone météo de transition équatoriale entre les régimes d'alizés du nord, et les alizés du sud. On l'appelle aussi familièrement le Pot-au-noir. Cette zone est mouvante, se déplaçant un peu au nord ou au sud au gré des variations de météo. Pour nos navigatrices, cette ZIC signifie des alternances de calmes-plats sous la pluie et des grains brefs et imprévus. D'ici 2 ou 3 jours, elles auront atteint la limite sud de la ZIC et retrouvé un régime de vents plus régulier (Note du relayeur de blog).

dimanche 16 février 2014

Nous partons demain


Notre visite des Galapagos s’achève. Nous partons demain pour notre grande traversée vers le sud, direction l’île de Pâques.
Le GPS indique 1885 milles en ligne droite, cap au 210. Ce qui est d’ores et déjà sûr, c’est que nous ferons plus de route que ce minimum.



En attendant, nous avons fait les pleins.
De fuel pour commencer. Faire le plein de gasoil est toute une affaire ici aux Galapagos. Pour commencer, les voiliers payent le double du prix, ils doivent passer par leur agent ou son représentant. La quantité est en gallons... et comme mes bidons sont en litres, cela a donné lieu à des malentendus. Disons qu’à San Cristòbal Boliva Pesantes m’a rapporté des bidons pleins au deux-tiers; et à Isabela JayCee est revenu avec un bidon plein aux deux-tiers et l’autre débordant, en m’assurant de l’air le plus sérieux du monde que ce deuxième bidon contenait 32 litres alorsqu’il ne peut en contenir que 25.... bref, des petites distorsions pas très honnêtes contre lesquelles je ne peux pas me battre — je n’étais pas à la pompe au moment où il a rempli les bidons, et je ne vais surtout pas le traiter de menteur... —
Je suis aussi allée au marché. Ici à Isabela, le samedi matin est jours de marché. Mais quand on dit matin, c’est de l’aube qu’il s’agit. J’avais lu, et Jaycee me l’a confirmé, qu’il faut venir tôt pour avoir du choix car après il n’y a plus rien.

Alors j’étais sur l’annexe à 5heures du matin, avant le lever du jour. Sur le chemin du village, j’ai croisé quelques personnes aussi matinales que moi, qui venaient en sens inverse. Des gens qui prennent le ferry pour Santa Cruz (départ à 5h30 ou 6h à peid ou à vélo, encore tout endormis.
Le marché, c’est en tout et pour tout 4 étals. Une dame vend des oeufs et du fromage. Il y a deux seaux pleins d’oeufs et deux cylindres de fromage frais dégoulinant qu’elle vend  à la tranche.  Une autre dame avait des ananas et deux caisses de mandarines pourries (je n’ai pas compris si elle pensait vraiment pouvoir vendre ses mandarines ?); une troisième dame avait des herbes fraîches (du basilic et de la menthe — oh bonheur !), des aubergines locales, des piments doux; et la quatrième proposait des carottes, des bananes, des tomates, des oignons et des citrons...
Et c’est tout. J’ai compris pourquoi il fallait venir tôt. Il était 5h 54, nous étions une douzaine de personnes, le niveau de la caisse de carottes baissait à toute vitesse, il n’y avait déjà plus de bananes plantain et presque plus de fromage.

De retour au bateau au lever du soleil, j’ai rangé les provisions pour la traversée dans les filets et les caisses, les tomates enveloppées de papier journal. J’espère que cela tiendra une ou deux semaines.
Et enfin, ce matin, j’ai fait les pleins d’eau. Comme d’habitude, je charge l’annexe avec tous les bidons de 5 et 8 litres que nous avons. Je me suis retrouvée au ponton des annexes avec mes voisins de mouillage, pour attendre le meilleur fournisseur d’eau potable de l’île.
Il s’appelle Bert (pour Berthold), est originaire d’Autriche mais vit sur l’île depuis 40 ans. ( Vous me connaissez, je n’ai pas pu m’empêcher de lui poser plein de questions !). Il m’a raconté qu’avant de s’établir ici il y a vingt ans, il a d’abord vécu en Belgique flamande, puis à Zanzibar, avant de tomber amoureux d’Isabela. Il a épousé une équatorienne avec laquelle il a ouvert un restaurant (on y mange très bien d’après Jaycee). Mais son revenu principal, m’a-t-il dit, c’est la fourniture d’eau potable. Il pleut souvent à cette période de l’année près des montagnes. Alors il remplit ses réservoirs —plusieurs milliers de litres — avec l’eau de pluie. Puis il la désinfecte (filtre au charbon et ultraviolets). Il prétend, instrument de mesure à l’appui, que son eau est meilleure que l’eau en bouteille, et surtout meilleure que l’eau du robinet de Puerto Villamil qui est saumâtre et pleine de bactéries.
Nous avons vu à Puerto Villamil, sur la place, la pancarte d’un chantier d’installation des canalisations d’eau potable de la ville. Montant des travaux: 7 millions de dollars et des poussières.
Oh, cela ne se fera pas, me dit Bert. Tout l’argent sera détourné dans les poches privées. C’est terrible la corruption, ici, vous savez !
Isabela, me dit-il encore, c’est merveilleux sauf pour deux choses. Numéro un, la culture est inexistante. Cela va mieux depuis que nous avons internet, et j’ai installé la télévision par satellite. Nous sommes deux sur l’île à avoir une parabole. Un Suisse et moi. Et la deuxième chose, continue-t-il, c’est la santé. La mauvais qualité des soins est terrible, le Suisse est d’ailleurs en Europe en ce moment car ils ont failli le tuer ici. Vous êtes obligés de partir pour vous faire soigner si vous êtes malade.  A part ces deux choses, c’est le paradis. Je vis la porte ouverte, je connais tout le monde. On me donnerait 1 million de dollars pour m’installer sur continent, je n’irais pas. Vous savez... on m’a agressé deux fois, une fois à Quito et une fois à Guayaquil.

Voilà quelques rencontres à Isabela. Il nous reste à ranger le bateau dedans et dehors. Demain, dernier tour à terre pour récupérer notre zarpe, le papier officiel de sortie du territoire qu’on nous réclamera au Chili. Puis plier l’annexe, le taud, et en route pour la suite de notre périple.

Isabela la belle

Isabela est une île volcanique, avec quatre volcans endormis d’un peit oeil, puisque la dernière éruption date de 2005. Nous voulions évidemment monter au cratère et c’est un matin tôt que nous grimpons dans un bus ouvert —un chivas , sorte de camion reconverti. 

Le véhicule commence par faire le tour du village, style ramassage scolaire mais d’hôtel en hôtel, puis il prend la route de la montagne, la seule route principale de l’île. On passe les faubourgs de Puerto Villamil, avec des maisons de brique nue toutes neuves, à moitié construites, puis on passe devant la station service, et plus loin encore la centrale électrique — qui fonctionne au diesel, ouverte de tous les côtés pour évacuer la chaleur.
Il n’y a pas de panneaux solaires sur ces îles écrasées de chaleur et de soleil, quasi pas d’éoliennes (sauf à San Cristòbal) et pas non plus d’exploitation de la chaleur géothermique dont le sous-sol regorge...

Nous avons donc fait une jolie balade autour du cratère du volcan Sierra Negra, suivie d’une descente vers le volcan Chico, dont la dernière éruption date de 1998. C’est beau, c’est lunaire, c’est long. On nous a dit:
"C’est rien, la balade fait 8 kilomètres."
Easy.... Sauf que c’est 8 kilomètres aller et 8 kilomètres retour. Par le même chemin. Arrivés au volcan Chico le guide nous dit:
 — Le chemin s’arrête ici. Maintenant on fait demi-tour.
— Comment ça demi-tour ? On va refaire le même chemin en sens inverse ?
— Exactement. On reprend le même sentier.

 Bon eh bien, nous n’avons pas le choix. En route !

Le volcan fait 10 km de diamètre

En route vers le volcan Chico, en suivant les potelets noirs et blancs

On marche on marche


C'est le bonheur

Un autre jour, nous sommes partis avec d’autres touristes et un autre guide sur un bateau à moteur pour visiter Las Tunneles. Un des spots de snorkeling d’Isabela. La vedette fonce, fonce à plus de vingt noeuds sur la houle du Pacifique. Je n’ai pas l’habitude d’aller si vite en bateau, au secours !
Puis le capitaine oblique vers la côte, droit sur les récifs. C’est là que cela devient tout à fait impressionnant.  Je vois bien qu’il a des alignements à la côte, qu’il suivra très précisément pour ressortir, barrant en regardant derrière lui. A gauche et à droite du bateau cela bouillonne, cela déferle, il y a des têtes de roches noires, et une fois passés, nous sommes dans un labyrinthe.

Las Tunneles

La lave qui s’est écoulée dans la mer, en s’érodant, a formé un espace de petits îlots, de rochers, de ponts naturels.
Fou à pattes bleues

 L’eau est cristalline, nous apercevons un requin qui se balade, une tortue, une raie. Avec masque et tuba, le monde sous-marin est encore plus beau. Des tortues immenses et absolument pas farouches,


des poissons multicolores qui vaquent à leurs occupations sans avoir l’air de remarquer notre présence. Et pourtant, nous sommes nombreux, trop nombreux !

 Un autre jour encore, nous avons loué un kayak — avec toujours l’inévitable guide, pour faire le tour de Las Tintoretas, l’espace d’îlots qui ceint notre lagon. C’est une réserve, il est interdit d’y aller seul. En kayak, c’est magique. 
Pingouins des Galapagos

D’abord, il n’y a que nos deux embarcations silencieuses, pas le troupeau de touristes habituel. Et nous nous faufilons à ras la côte, tout près des pingouins qui vont et viennent autour de nous, au milieu des fous à pattes bleues qui plongent de part et d’autre du kayak. Il paraît que ces oiseaux souffrent de cataracte et qu’ils ne voient pas très bien, finissant souvent par s’écraser sur les récifs ... alors hum... pas sur nous, s’il vous plaît !

Colonie de fous à pattes bleues

Deux heures magiques, avec la compagnie des otaries qui virevoltent autour de nous, des tortues qui sortent la tête de l’eau pour nous regarder avec curiosité. L’eau est de tous les tons de turquoise, la luminosité est belle. Magnifique !

Le seul bémol, ici à Isabela, c’est qu’il y a trop de monde. C’est l’île où il y a le moins d’infrastructure et c’est l’endroit le plus touristique. Probablement 5 touristes pour chaque habitant. Il y a eu jusqu’à 5 cruise ship au mouillage en même temps, avec leurs génératrices qui fonctionnent 24 heures sur 24, leurs annexes qui sillonnent le lagon à fond la caisse. C’est vrai, il faut que les gens d’ici vivent et le tourisme est une manne bienvenue. Mais à ce point là ? Peut-être est-ce un peu trop. Il m’a semblé que les contacts sont moins sympas avec les habitants d'Isabela qu’à San Cristòbal et Santa Cruz, j’ai senti les gens à qui nous avons eu affaire un peu plus calculateurs.

Ecrire pour le blog

Il y a longtemps que je voulais vous le dire: ce n’est pas toujours très simple de vous poster des news sur le blog.
Imaginez un peu. Comme à Isabela, par exemple.

Cela commence sur le bateau. Car évidemment il faut avoir écrit un post, ou deux, ou trois. Et avant cela, il faut avoir chargé l’ordi — avec l’électricité fournie par les panneaux solaires, ce qui supose un temps ensoleillé. Lorsqu’il pleut, on oublie.

Pour vous poster les news, en général, nous avons besoin d’aller à terre, d’y trouver un bistrot  qui a du wifi et que la connexion fonctionne. A Santa Cruz, le courant a été coupé une matinée entière, donc ni wifi, ni lumière, ni machine à café, rien.

Aller à terre: Sir Ernest est sur son ancre au milieu d’un lagon d’eau turquoise, à environ 40 mètres d’un récif qui affleure à marée basse. Pour aller au débarcadère, seul endroit où nous pouvons laisser notre annexe, il nous faut environ 5 minutes de trajet.
Voyez-vous Sir Ernest au fond à droite ?
Ensuite, nous avons une petite marche à pied d’environ 20 minutes pour aller au village. L’ordinateur est dans le sac à dos, avec la bouteille d’eau de 2 litres, l’appareil photo, et tout le bazard que nous trimballons toujours avec nous. Sans oublier le parapluie providentiel, qui nous offre son ombre sous le soleil équatorial.
Après environ 5 mètres de marche, nous sommes dégoulinantes de transpiration... il paraît que la transpiration est une bonne chose. D’une part, cela prouve que nous sommes des mammifères (yeees!) et d’autre part, elle nous protège un peu du coup de chaleur. J’ai lu quelque part qu’il faut vraiment se faire du souci par grande chaleur et forte humidité lorsqu’on ne transpire plus (donc, re—yees!).
Arrivées en ville, nous commençons par faire les choses que nous avons prévues, comme explorer les quartiers périphériques ou faire des courses, puis, une fois bien assoiffées et affamées nous allons au bistrot.

Et là, il FAUT que l’internet fonctionne, sinon notre frustration atteint des sommets. 

Parfois il est siiiiiii lent, que c’est comme s’il n’y avait pas de connection. Et parfois, cela marche tellement bien que je peux télécharger des fichiers météo pour toute la zone des Galapagos à l’île de Pâques et au Chili (environ 3 méga et des poussières). Bon évidemment, il n’est pas question de télécharger des épisodes ! Nous avons tenté de télécharger quelques émissions de Guillaume Gallienne (“Ça peut pas faire de mal”, sur France Inter, on vous la recommande) et cela nous a pris plus d’une heure.
Il arrive cependant assez souvent que nous arrivions, après beaucoup de patience et un temps infini — durant lequel l’ordinateur se décharge inexorablement — à poster un texte. Pour les photos, il faut que la connexion soit de bonne qualité. Ce qui explique qu’il y a parfois des photos, et parfois pas.  Elles arrivent avec quelques jours de retard.
Aujourd’hui, c’est jour de chance. Il y a de la connection à bord du bateau, grâce à ma super antenne. Nos voisins de mouillage, les Canadiens de Tagish, m’ont donné ce matin l’adresse et le code d’un hôtel que nous pouvons capter à bord. C’est le luxe. Et en plus, il y a du soleil pour charger l’ordi ! 


vendredi 14 février 2014

Isabela, notre dernière île aux Galapagos

Voici Isabela, la dernière île de notre périple aux Galapagos, et la plus grande de l’archipel.
Irène, notre agente de Santa cruz nous avait dit:
— Faites vos achats ici, à Isabela, vous savez, il n’y a RIEN. C’est la campagne, là-bas... 


Et il faut bien le reconnaître, après la ville de Santa Cruz, Puerto Villamil — c’est ainsi que s’appelle le chef-lieu d’Isabela — est un village. Routes de terre battue, un soleil écrasant (Mahaut y a attrapé une insolation...), et peu d’habitants. 

Mais en revanche, plein de touristes ! J’ai bien l’impression que le ratio 4 touristes pour 1 habitant s’applique parfaitement ici.

A peine l’ancre est-elle tombée dans une eau turquoise qu’un water-taxi se précipite. A son bord, un drôle de vieux bonhomme en chemise à fleurs et chapeau de paille et un officiel en uniforme.
— Que venez-vous faire à Isabela ? Du tourisme ? 
— Euh... oui... nous avons un autografo !
— Ah, et c’est qui votre représentant ?!
— Señor Soto.

Il se trouve que le type en chemise à fleurs est justement ce Monsieur Soto, qui se fait appeler Jaycee, une anglicisation de ses prénoms Juan Carlos... Il parle un anglais excellent, mais ce premier échange n’est pas très amène.
Jaycee nous enjoint de gonfler l’annexe fissa fissa pour le rejoindre au quai dans un quart d’heure, maximum 30 minutes.. Là-bas, il nous fait asseoir à l’ombre sur un banc et nous avons droit à une conférence interminable dont il ressort que:
tout ce dont nous avons besoin, il s’en occupe: excursions à terre ou en mer, fruits frais du campo, eau de pluie désinfectée aux ultra-violets livrée par un paysan autrichien de la zone agricole. Et aussi:
If you need a doctor, I can arrange that.
— Merci, mais nous n’avons pas besoin d’un médecin, enfin... je touche du bois.
Jaycee a l’air un peu déçu.

Il nous quitte en nous recommandant de rester branché sur la VHF. Qui va choisir justement ce moment pour refuser de fonctionner. Cela tombe mal.

Enfin, cela ne va pas nous empêcher de vivre à fond nos derniers jours aux Galapagos !

mercredi 12 février 2014

Le marché aux poissons de Puerto Ayora



Le marché au poissons de Puerto Ayora

Il est 16 heures: le poisson arrive...
Quelques jolis thons...
Qui n'intéressent pas que les humains !
Otaries, pélicans et frégates on trouvé le bon spot pour se nourrir sans trop d'effort ...
Quelques oiseaux moins timides que d'autres
Les otaries n'ont pas peur de se faire marcher dessus ! 
Le museau le plus près possible... histoire de ne pas en perdre un miette ...





lundi 10 février 2014

La plus belle plage du monde


A Santa Cruz, nous n’avons presque pas visité l’île. Par manque de temps, parce que nous voulions surtout profiter de la ville et par flemme, nous n’avons pas fait les touristes avec autant d’assiduité qu’à San Cristobal. Cela nous a fait du bien d’observer une jolie ville, cela nous a plu de regarder les matchs de volley qui réunissent une cinquantaine de personnes le soir, sur le port et nous avons aimé marcher de nuit dans les rues pleine d’activités.
Nous nous sommes tout de même rendues dans un des lieux touristiques de l’île, un magnifique must que nous avons choisi parce qu’il était accessible à pied et gratuitement. Nous voilà donc en route vers la plage Tortuga Bay, réputée pour être une immense étendue de sable fin et blanc. Pour y aller, il faut prendre une rue qui part vers la gauche de la ville et marcher un bon moment. Un magasin de plongée annonce sur un petit tableau noir : “2.5 km, keep walking !”, avec un joli smiley. Cela nous fait penser à Aveline : Ne crois pas que tu t’es trompé de chemin quand tu n’es pas allé assez loin.
Après une montée d’escaliers taillés dans la pierre, nous nous inscrivons sur le registre d’une petite cabane occupée par deux rangers. Et puis, c’est un long chemin de pierre qui monte et qui descend parmi la végétation aride. Il ressemble à celui de San Cristobal après l’Interpretation Center.



A l’aller, il ne fait pas trop chaud et la balade est vraiment jolie. Au bout de trois quarts d’heure, nous arrivons sur une immense plage de sable blanc. On ne nous avait pas menti ; c’est magnifique. Nous enlevons nos grosses baskets pour marcher avec délice sur le sable. De nombreux iguanes se traînent sur la plage. On dirait des dragons sans ailes. Ils se laissent approcher et certains prennent même la pose pour la photo !
A bord de l’océan, le sable est si lisse qu’une fine pellicule d’eau fait effet miroir et reflète les nuages au-dessus de nos têtes. 


Je n’ai jamais vu quelque chose d’aussi beau. L’océan est paré d’un joli dégradé de bleus, en passant du turquoise au bleu marine. 




Nous nous y arrêterions bien volontiers, mais les rangers nous ont prévenu que les vagues étaient trop fortes et qu’il nous fallait aller jusqu’au bout de la plage pour pouvoir nous baigner en toute tranquillité. Nous marchons donc encore une quinzaine de minutes les pieds barbotant dans l’eau avant de nous trouver face à un immense groupe de touristes qui quitte la plage. “Cela fera tout ce monde de moins pour nous marcher dessus !”me dis-je. Nous quittons le bord de l’eau pour passer entre quelques buissons et nous retrouver... au paradis. Un paradis un peu peuplé, mais tant pis, c’est le prix à payer. Je vais vite me rafraîchir dans l’eau et je suis étonnée de voir à quel point la plage descend en pente douce. A cent mètres du bord, l’eau m’arrive encore au ventre. C’est comme une piscine, mais en mille fois plus beau et avec des pélicans qui frôlent l’eau à quelques mètres des nageurs.



Nous passons quelques heures à nous reposer. Joya en profite pour lire et moi pour écrire des cartes postales. Nous nous relaxons, tout simplement. Nous n’avons pas l’habitude de prendre le temps
Normalement, nous courons d’un endroit à l’autre avec un programme précis, mais pas cette fois. Cette fois, nous profitons des Galapagos comme on nous les vante dans les agences de voyage. Nous passons quelques heures sur la plus belle plage du monde, sur le plus bel archipel du monde.




Il y a pire comme vie, ça, c’est sûr.



 Mahaut