samedi 1 février 2014

2 ou 3 choses que je sais d'elles (1)



A force de retourner au Centro de interpretacion, à force aussi de baragouiner avec les gens  (mon espagnol fait des progrès mais ce n'est pas encore génial) nous avons appris 2-3 choses intéressantes sur les Galapagos dont nous allons vous faire profiter.

Un peu de météo
Comme dans tous les pays tropicaux, il y a ici 2 saisons. La chaude — caliente, de décembre à mai— et la froide — garùa, de juin à novembre.
En été, l’eau fait environ 25o, parce que c’est le courant chaud de Panama qui prédomine,  et il pleut souvent.  
L’autre jour, la nana d’une des boutiques de plongée où nous nous renseignions à propos des excursions en mer me disait: mais l’eau est chaude en ce moment,  elle est à 23o... la semaine dernière elle était à 18o !
En hiver, ce sont les courants froids venant du sud et de l’ouest qui refroidissent la température de la mer et celle de l’air.

Le climat des îles est donc déterminé par les 3 courants qui baignent ces îles. Venant du nord, le courant chaud de Panama qui nous a poussées presque jusqu’à l’arrivée. Venant du sud-est, de la côte sud-américaine, le courant froid de Humbolt. C’est celui qui est célèbre à cause du phénomène climatique El Niño. Et venant de l’ouest, c'est à dire du grand Pacifique, le courant de Cromwell. Ces courants forment comme des rivières d’eau de mer qui viennent heurter brutalement la plateforme souterraine d’où émergent les Galapagos. A l’approche des îles on passe  soudain de plus de 3000 mètres de fond à 300, puis 100, puis 30 mètres. Une vraie falaise sous-marine.

Petite image: la dernière nuit avant d’arriver à San Cristobal, nous nous sommes mises à la cape pour attendre le jour. Il faisait nuit noire, sans vent, mais l’eau gargouillait et friselait comme une rivière à cause du courant ... une rivière lumineuse, à cause du plancton phosphorescent dans l’eau. Très beau, et un peu effrayant !

Un peu d’histoire
Les ìles Galapagos ont été découvertes en 1535, par des Espagnols qui, partis de Panama, se sont retrouvés englués au large de la Colombie dans les calmes de la ZIC et ont dérivé pendant des jours et des jours. Il ne leur restait plus que très peu d’eau et les marins commençaient à mourir de soif lorsqu’ils ont aperçu les îles. Ce n’est pas tout de trouver les îles, encore faut-il trouver de l’eau dans cet enchevêtrement de rochers et de broussailles piquantes. 

Ce n’est qu’après avoir débarqué sur une 2e île et après quelques morts de plus qu’ils ont enfin trouvé de quoi remplir leurs réservoirs.

A partir de là, l’histoire des Galapagos se gâte. Les îles sont d’abord un refuge de pirates, puis les baleiniers découvrent la manne: des lions de mer peu farouches et surtout leurs bébés pleins de fourrure, des tortues par milliers qui se savent pas se défendre...  
C’est le massacre qui continuera ainsi pendant 2 siècles. Vers 1840, les rues de Guayaquil, en Equateur, étaient éclairées à l’huile de tortue, cela donne une idée de l’hécatombe.

Puis ce sont les hommes qui essaient de s’installer sur les iles et cela ne se fera pas tout seul. L’eau est rare, les terres fertiles difficiles à exploiter. En guise de main d’oeuvre bon marché, des colons à poigne de fer ont l’idée d’offrir la liberté à des condamnés équatoriens en échange de leur force de travail. Plusieurs colonies ont ainsi été créées. Les projets utopistes ont abouti au meurtre du patron par ses travailleurs affranchis, et les autres colonies étaient de véritables bagnes dont l’histoire s’est aussi terminée en bain de sang. Le dernier en date, la colonie pénitentiaire d’Isabella, n’a fermé qu’en 1959 après une révolte sanglante et un scandale dans la presse internationale.

Bref, on était loin du paradis fièrement autoproclamé aujourd’hui.

Paradis pour les touristes qui viennent s’extasier devant la faune merveilleuse. Pour les insulaires, il en va autrement. Nous vous raconterons une autre fois tous les défis que ces îles doivent maintenant affronter.




1 commentaire:

  1. Hello les filles... J'étais allée direct sur le blog le jour où Robin m'a dit que vous étiez arrivées au Galapagos... (mais je ne crois pas que le mail que je vous ai écrit a été envoyé). Alors voilà, je continue à regarder où vous en êtes.... Et puis ces photos. Ca me rappelle tellement de souvenirs, c'est comme dans une autre vie. Ou bien est-ce ma vie de maintenant qui est une parenthèse?
    Les blogs sont étranges car on a l'impression de devenir amis avec ceux qui les écrivent... alors que eux, ne nous connaissent pas. J'espère qu'on aura une fois l'occasion de se rencontrer à votre retour... JEn tout cas, profitez bien pour nous! Continuez à croquer la vie à pleines dents et avec plein de sel! Muriel (la maman de Robin).

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